La Tchéquie est aussi touchée par la crise financière aux Etats-Unis

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La crise financière qui s’amplifie aux Etats-Unis commence à avoir des retombées en République tchèque. En effet, dans la première moitié de l’année, les investisseurs américains ont commencé à placer leur argent en Europe centrale, donc aussi en Tchéquie, et, aujourd’hui, cet intérêt est bien moins important. L’une des conséquences de ces activités a été le renforcement du cours de la monnaie tchèque. Quelles sont les autres conséquences ?

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Le dépôt de bilan de l’une des plus grandes banques d’affaires américaines, Lehman Brothers, et le rachat à la dernière minute du plus grand courtier américain, Merrill Lynch, par le groupe Bank of Amerika, ont contribué encore plus au ralentissement des activités économiques aux Etats-Unis, mais aussi en Europe de l’Ouest, en Allemagne par exemple. On écoute le chef du département économique de la Raiffeinsenbank, Pavel Mertlik, à propos des retombées possibles de ce ralentissement sur l’économie tchèque :

« En raison du fait que l’Allemagne est un pays où la Tchéquie exporte beaucoup, ce sont les exportateurs et les producteurs qui le ressentiront le plus, car ils seront confrontés à un marché plus étroit. Le gouvernement et la ČNB (Banque nationale tchèque) devraient oeuvrer pour que le cours de la couronne ne soit pas trop élevé, pour qu’il ne continue pas de représenter une barrière aux exportations tchèques. »

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L’évolution sur les places financières mondiales lui donne raison et la bourse de Prague a été sérieusement touchée, avec une perte de 6 % dans la journée de lundi. En revanche, le cours de la monnaie tchèque s’est renforcé. Pourtant, d’après le vice-gouverneur de la ČNB, Miroslav Singer, la banque n’examinera la situation de l’économie tchèque que dans quinze jours pour décider d’une baisse éventuelle des taux d’intérêt. Les banques tchèques sont-elles menacées ? Non, selon l’analyste de la Raiffeisenbank Aleš Michl, qui affirme que le secteur bancaire tchèque repose sur de solides fondations et qu’il pourrait n’être influencé qu’à partir de l’année prochaine. A condition toutefois que d’autres banques d’affaires sombrent, ce qui n’est pas exclu par l’économiste de la caisse d’épargne, Česká spořitelna, Lubos Mokraš. Il insiste sur l’incertitude actuelle :

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« Personne ne sait vraiment quelles peuvent être les conséquences de la chute de Lehman Brothers. Personne ne connaît, actuellement, l’étendue de ce qu’on appelle les actifs toxiques provenant des crédits immobiliers à risques et qui sont toujours présents dans le système financier. »

Des informations sur l’avenir compromis de la société České radiokomunikace (Communications radio tchèques, qui possèdent par exemple les émetteurs de radio et de télévision), dont Lehman Brothers est actionnaire, ont été démenties par la porte-parole de la société, Maria Fianová. Elle a expliqué que Lehman Brothers n’était qu’un actionnaire minoritaire et que sa faillite n’aurait aucune conséquence sur le bon fonctionnement de l’entreprise. En République tchèque, la situation sur le marché financier américain est prise très au sérieux, comme en témoignent d’ailleurs les titres des grands journaux : « Panique à Wall Street » à la une de Lidové noviny ou « Grande crise bancaire » dans Mladá fronta Dnes.