La Tchéquie lance un nouveau système d’assurance des monuments culturels

karlstejn4.jpg

Comment évaluer le patrimoine culturel d’un Etat ? Cette question s’est posée lorsque le ministère tchèque de la Culture a décidé de revoir le système d’assurance des monuments culturels. Selon le nouveau contrat signé entre le ministère et la compagnie d’assurance Kooperativa les biens culturels et historiques en possession de l’Etat ont été évalués à 246 milliards de couronnes (9,8 milliards d’euros). Ce patrimoine sera désormais protégé par un système d’assurance centralisé qui coûtera au ministère de la Culture 20 millions de couronnes (800 000 euros) par an. Le nouveau système est cependant loin de protéger toutes les richesses culturelles de la République tchèque.

Château fort de Pernštejn,  photo: Ivan Holas
Le récent incendie catastrophique du château de Krásna Hôrka en Slovaquie ou le sinistre qui a ravagé en 2005 une aile du château de Pernštejn en Moravie, nous appellent à la vigilance. Châteaux, palais, parcs, théâtres et autres monuments placés sous la gestion des 29 organisations subventionnées par le ministère de la Culture font l’objet d’un nouveau contrat d’assurance. La ministre de la Culture Alena Hanáková explique la nécessité et l’importance de cette mesure :

« Nous sommes convaincus du fait que c’est très important parce que nous avons réussi par cette assurance centralisée à éliminer de nombreux défauts dans le système d’assurance du patrimoine culturel. Certains monuments n’étaient pas assurés du tout, certains avaient été assurés de façon insuffisante et certains contrats ne correspondaient pas aux paramètres que nous avons réussi à établir grâce au nouveau système. »

Alena Hanáková,  photo: CTK
La ministre admet cependant que seule une partie du patrimoine culturel et historique de l’Etat est assurée :

« Evidemment, ce qui n’est pas assuré, ce sont les collections. Elles ont une valeur immense mais assurer les collections d’une grande valeur historique qui est souvent impossible à évaluer pose un grand problème. Peut-être qu’à l’avenir nous trouverons les moyens pour assurer les collections d’Etat mais pour le moment nous ne l’avons pas fait parce que la loi ne nous y oblige pas. Cependant, cette possibilité n’est pas exclue. »

La protection des collections de musées et de galeries menacés par les catastrophes naturelles et les incendies mais aussi par le vol et le vandalisme est donc un problème ouvert qui attend toujours sa solution. Alena Hanáková insiste pourtant sur les avantages que le nouveau système apporte aussi bien aux organismes concernés qu’aux contribuables :

« Le montant des primes d’assurance que nous devrons payer sera pratiquement le même que celui de la période précédente mais les prestations d’assurance pourront être plusieurs fois plus élevées qu’elle ne le sont actuellement. On peut donc dire que le nouveau système d’assurance dans son ensemble est avantageux pour le ministère et aussi pour les organisations subventionnées. »

Chaque organisation concernée payera elle-même les primes d’assurance avec les subventions qui lui seront accordées par le ministère. Les directeurs de ces organisations pourront aussi décider d’élargir, dans la mesure de leurs possibilités financières, la protection à d’autres biens culturels et conclure des contrats d’assurance supplémentaires.

Difficile de dire à ce jour combien de moyens l’Etat va pouvoir épargner par ce nouveau système. Selon le vice-ministre de la Culture Martin Sankot les moyens épargnés ne pourront être évalués que dans quelques années à la suite des futurs dommages subis par le patrimoine culturel tchèque.