La Tchéquie transformée en décharge ?
Depuis l'ouverture des frontières, nos voisins autrichiens et allemands ont tendance à confondre la République tchèque avec une décharge. Astrid Hofmanova.
Parfois, le voyage, à travers les régions limitrophes, à la frontière tchéco-allemande ou tchéco-autrichienne, vous offre une triste image. Dans les fossés, sur les airs de repos, mais aussi dans les champs, le long des routes ou au bord des forêts, vous risquez de tomber sur des tas d'ordures jetés par nos voisins parcimonieux du sud et du sud-ouest. Pour épargner leurs propres poches, ces derniers ont pris l'habitude, en effet, de remplir les sacs en plastiques bleus, utilisés notamment en Allemagne, que nous retrouvons, plus tard, notamment dans les fossés, le long des chemins, près des postes frontière - se plaignent les habitants des régions touchées. Souvent, on voit aussi des voitures allemandes, garées près d'un conteneur, et leurs chauffeurs en train d'y jeter des bouteilles en plastique vides. Ils ne doivent rien payer pour ce service et, en plus, nous ne pouvons pas les punir, car ils jettent les bouteilles dans les conteneurs qui sont destinés à cet effet, constate Jiri Beran, chef du département de protection de l'environnement, à la mairie de Domazlice, en Bohême du Sud. Le même problème était apparu également, en Bohême du nord, mais ici, on a réussi à le résoudre. Les communes limitrophes se sont adressées directement à la Police d'immigration et des frontières, pour qu'elle rende plus rigoureux les contrôles des voitures individuelles. Conformément à un arrêté, les douaniers contrôlent donc, non seulement les poids lourds, mais aussi les coffres de voitures individuelles, ainsi que les étrangers suspectés de vouloir faire entrer leurs ordures en Tchéquie. Selon les dernières statistiques, une dizaine d'étrangers, dont notamment des Allemands, doivent faire, chaque jour, demi-tour à la frontière tchèque.