La Télévision tchèque - la crise se poursuit

Jiri Hodac

Le directeur de la Télévision tchèque hospitalisé, la loi sur la télévision et la radio adoptée par le gouvernement en examen à la Chambre des députés, programmes toujours interrompus sur les deux chaînes publiques. Une affaire dont le dénouement semble encore bien lointain. Informations par Alain Slivinsky.

pourrait le penser. En effet, le directeur, Jiri Hodac, a été hospitalisé, jeudi. Sa vie est hors de danger, mais cela complique la situation. La Télévision est dirigée, pour un temps, par le directeur financier nommé par Hodac. Avec la déclaration de « l'urgence législative », décidée par le président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, la loi pourrait être adoptée dans les 10 prochains jours et entrer, rapidement, en vigueur. Selon Klaus, cela empêcherait la continuation des manifestations de rue, et le problème serait réglé au sein du Parlement. Dans le meilleur des cas, cela veut dire que le directeur général et son équipe dirigeront encore, pendant quelque temps, la Télévision. En dépit du fait que les interruptions des programmes d'actualités soient très critiquées de part et d'autre, elles se poursuivent. Les experts les qualifient de violation de la loi sur la télévision. Qu'en sera-t-il dans la période entre l'adoption de la loi par la Chambre et sa véritable entrée en vigueur, entraînant la révocation de Jiri Hodac et son équipe ? Difficile de répondre, mais les grévistes de la Télévision ne cachent pas qu'ils sont prêts à continuer leur mouvement de grève tant que leurs revendications ne seront pas accomplies. Violent-ils ou non la loi ? Selon la presse de jeudi, les employés en grève pourraient être accusés de violer les règlements internes de la Télévision. Par contre, le directeur Hodac viole la loi sur la télévision et d'autres normes juridiques dont le code du travail, par exemple. Les hommes de droits ne sont pas unanimes pour autant. De leurs côtés, les unions syndicales qui ont pris le parti des grévistes continuent de les soutenir. Le syndicat de la Télévision compte organiser une nouvelle manifestation le 11 janvier. Près de 150 000 personnes ont signé la pétition contre la direction actuelle, « La TV tchèque - affaire publique ». Une question dont on ne parle pas souvent dans les médias : quel est l'avis du téléspectateur, celui qui paie une redevance obligatoire qui finance plus des deux-tiers du budget de la télévision publique ? Il commence à en avoir assez - la preuve, les plus de 100 000 personnes sur la place Venceslas, mercredi. Combien seront-ils, les téléspectateurs mécontents, jeudi prochain sur la même place Venceslas ou sur l'esplanade de Letna (les organisateurs n'ont pas encore précisé le lieu de la manifestation) ? Qui paiera aussi les dizaines de millions de couronnes de dommages et intérêts que les sociétés réclameront en raison de la non-diffusion de leur publicité sur le petit écran ? Qui paiera les amendes éventuelles que devra payer la télévision publique pour avoir manqué à ses devoirs ? Les personnes qui paient une redevance obligatoire pour la possession d'un poste de télévision ? Ce sera la Télévision tchèque, évidemment, mais comme nous l'avons dit, elle est financée par les redevances à plus de 60 % et la publicité. Alors ?