« La Tempête » ouvre le Festival d'été du théâtre de Shakespeare
C'est déjà une tradition. En été le Château de Prague appartient à William Shakespeare. Comme lors de ces éditions précédentes, le Festival du théâtre de Shakespeare sera situé notamment dans la cour du Palais du burgraviat. Le festival commence déjà ce jeudi, par « La Tempête », une des dernières oeuvres du grand poète élisabéthain.
« Ce sont les pièces sur le pardon et la réconciliation, de grands thèmes mais très difficile à réaliser dans la vie. Et j'ai l'impression qu'en Angleterre, on est en général, plus ouvert à ces thèmes que dans le milieu tchèque. (...) Cependant, « La Tempête » est jouée bien souvent, et on joue aussi souvent « Conte d'hiver » qui se passe en partie en Bohême. Mais je dois dire que les pièces « Périclès » et « Cymbeline » ne sont jouées que très très rarement est c'est vraiment dommage. »
Dans « La Tempête » le public verra entre autre le comédien tchèque établi aux Etats-Unis, Jan Triska, qui campe le rôle de Kaliban. Jan Triska a incarné cet esclave déjà en 1989 à Minneapolis. Il aime beaucoup ce rôle et remarque que Shakespeare a mis dans la bouche de ce sauvage une langue hautement poétique. Une des spécialités de ce festival est la coopération entre les gens de théâtre tchèques et slovaques. Ainsi le mage Prospero, le personnage principal de « La Tempête », sera incarné à tour de rôle par trois comédiens slovaques, Martin Huba, Emil Horvat et Dusan Jamrich. Le public est déjà habitué à voir les comédiens slovaques parlant leur langue dans les productions tchèques. Dusan Jamrich :
« Je peux vous le confirmer, c'est vraiment comme ça. La pièce a été traduite en tchèque par Martin Hilsky et les répliques de Prospero ont été traduites en slovaque et nous les jouons dans la traduction de Lubo Feldek. »
Martin Hilsky est sans doute aujourd'hui le traducteur le plus important du théâtre de Shakespeare en Tchéquie. Il est en train d'achever pratiquement la traduction de l'ensemble de 38 pièces du poète :
« Il me reste à traduire trois pièces, « Les deux gentilshommes de Vérone » et deux pièces historiques « Le roi Jean » et « Henri VIII ». Mais figurez-vous qu'il y a à peu près trois ans un chercheur italien a publié la pièce intitulée « Edouard III » écrite par six auteurs élisabéthains dont Shakespeare. (...) Donc je ne sais pas si je ne serais pas obligé de traduire finalement 39 pièces. Je dois me décider s'il faut considérer cette pièce comme l'oeuvre de Shakespeare. Je n'en suis pas sûr. »
Le Festival d'été du théâtre de Shakespeare se poursuivra jusqu'à la mi-septembre. L'intérêt du public s'annonce déjà très grand. L'édition précédente du festival a attiré 65 000 spectateurs.