Le Festival d’été du théâtre de Shakespeare présente « Richard III »

Jiří Langmajer (Richard III.) et Klára Issová (Lady Anne), photo: Pavel Mára/Agentura SCHOK

Jusqu’au 7 septembre prochain, les amateurs de théâtre sont invités à plonger dans l’extraordinaire univers shakespearien, au Château de Prague, ainsi que dans une dizaine de villes tchèques et slovaques. Lancé en 1990, sur l’initiative de l’ancien président Václav Havel, le plus important festival de théâtre en plein air d’Europe consacré au célèbre dramaturge britannique propose cette année notamment le drame « Richard III », présenté en version tchèque et slovaque.

Jiří Langmajer  (Richard III.) et Klára Issová  (Lady Anne),  photo: Pavel Mára/Agentura SCHOK
Le Festival d’été du théâtre de Shakespeare se déroule dans toutes les plus grandes villes tchèques ainsi qu’en Slovaquie, plus de 150 représentations sont proposées, pour un voyage parmi dix des plus célèbres œuvres de Shakespeare dont « Richard III », « La mégère apprivoisée », « Les deux Gentilshommes de Vérone », « Peines d’amour perdues », « Le songe d’une nuit d’été », « Henri IV », et l’incontournable « Roméo et Juliette ».

La représentation de « Richard III » qui a ouvert l’édition de cette année, a été mise en scène par un artiste renommé, le réalisateur et comédien slovaque Martin Huba. Dans cette pièce de Shakespeare qui raconte l’ascension et la chute du tyran Richard III, la comédienne Klára Issová campe le rôle de Lady Anne. On l’écoute :

« C’est une pièce sur la lutte pour le pouvoir. Le personnage principal n’a qu’une seule ambition : accéder, par tous les moyens, au trône. Evidemment, nous nous sommes demandés pourquoi il réagissait de cette façon-là. Le réalisateur Martin Huba ne voulait pas présenter Richard uniquement comme un monstre qui assassine tout le monde autour de lui en vue de s’emparer du pouvoir. Nous avons pensé que son comportement était peut-être lié à son enfance. Il a été très critiqué par sa mère qui l’a, en fait, rejeté juste après sa naissance. C’est quelque chose que beaucoup de gens connaissent. Je crois que quand on est trop critiqué par ses parents quand on est petit, cela créé des traumatismes qui persistent toute la vie. »

Martin Hilský
Martin Hilský est professeur de littérature anglo-saxonne à l’Université Charles, mais surtout un excellent connaisseur et traducteur de l’œuvre de Shakespeare. Martin Hilský a traduit toutes les pièces jouées dans le cadre de ce festival, auquel il assiste aussi, avec un vrai plaisir, en tant que spectateur :

« Ce festival d’été est devenu un événement incontournable de la vie culturelle pragoise. Ce que je n’aurais jamais négligé, parce que le théâtre est avant tout pour le public. A chaque fois que je m’assois dans le public, je me sens très bien parmi ces gens qui ne connaissent pas forcément Shakespeare, mais qui sont venus pour le théâtre, en plus dans un endroit chargé d’histoire. Pour venir ici, dans la cour du Palais du Burgraviat, il faut marcher beaucoup, il faut descendre du tram et monter l’escalier… Cela ressemble un peu à un pèlerinage. Ensuite, quand je vois le public captivé par l’histoire, je me dis qu’il ressemble certainement au public de l’époque de Shakespeare. »

Richard III,  photo: Viktor Kronbauer/Agentura SCHOK
Rappelons que dans la capitale, les représentations ont lieu non seulement dans la cour du Palais du Burgraviat, dans l’enceinte du Château de Prague, mais également au Palais Lichtenstein, sur la place de la Malá Strana (Malostranské náměstí). Les prix des billets varient de 200 à 990 couronnes.

Plus de détails sur la programmation du festival au www.shakespeare.cz