Hamlet et Le Roi Lear ont fait sensation au Château de Prague
Chaque été, les amateurs de bon théâtre se donnent rendez-vous au Château de Prague, à l'occasion du Festival Shakespeare, événement théâtral estival incontournable dans la capitale tchèque. Avec Hamlet et Le Roi Lear, la septième édition du festival, qui s'est terminée ce week-end, a fait le plein.
A la tombée de la nuit, des foules de spectateurs se rassemblent dans la cour du Palais des Burgraves. Emmitouflés dans des couvertures, ils entourent la petite scène sur laquelle revivent les héros archiconnus du dramaturge britannique. Cette année, le public a pu revoir le succès fracassant de l'édition précédente du festival, Le Roi Lear, avec, dans le rôle titre, l'une des plus brillantes vedettes des planches et de l'écran de la Tchécoslovaquie des années 1960, le comédien Jan Triska, 66 ans, fixé, depuis plus de vingt ans, aux Etats-Unis. Les connaisseurs se souviennent encore de son Roméo, qu'il a joué, en tant que benjamin de la troupe du Théâtre national de Prague. Un grand retour, donc, pour Jan Triska devant son public tchèque, avec le roi Lear, rôle qui lui a valu plusieurs prix de la critique. Dans une autre fameuse tragédie du répertoire de Shakespeare, Hamlet, présentée, cette année, en première au Château, on a vu une pléiade de bons acteurs pragois. La vedette du spectacle étant, évidemment, le prince danois Jiri Langmajer, un talent incontesté au look rebelle.
Quelque 40 000 spectateurs enthousiastes à Prague et au château de Spilberk, à Brno, une autre scène de ce festival, soit 10 000 de plus par rapport aux éditions précédentes... eh oui, l'équipe artistique et organisatrice a de quoi se féliciter. L'écho du festival fait aussi plaisir à un homme sympathique qui se tient un peu à l'écart, le traducteur de l'oeuvre dramatique quasiment complète de Shakespeare et de ses sonnets en tchèque, Martin Hilsky. "Shakespeare était un génie qui savait créer une palette de caractères humains et en faire des prototypes de toute une culture, dit-il. Ses textes sont ouverts, ils peuvent être interprétés de façons différentes. Il ne dit pas qui est bon et qui est mauvais. C'est aux spectateurs de choisir."