L'affaire des nouveaux-nés échangés dans la maternité de Trebic continue

Photo: CTK

Pas d'accalmie dans l'affaire des bébés échangés, par la faute du personnel, dans l'hôpital de Trebic: les parents des deux fillettes demandent la révocation du directeur de l'hôpital qui a commis cette faute sans précédent en République tchèque. La situation à l'hôpital devient intenable, et une vague de solidarité se lève parmi les citoyens et les firmes qui proposent une aide aux deux familles.

Photo: CTK
Le licenciement d'une infirmière responsable de l'échange des nouveaux-nés, ainsi que la révocation du chef du service infantile et de l'infirmière en chef de leurs postes - telle est la sanction pour l'échange de deux fillettes nées le 9 décembre 2006 à l'hôpital de Trebic. Pour clarifier des soupçons, le père de l'un des bébés qui ne lui ressemblait pas du tout, a demandé un test ADN qui a révélé que la petite n'avait de lien biologique ni avec lui, ni avec sa mère.

Le verdict annoncé, vendredi dernier, par le directeur de l'hôpital de Trebic, Petr Mayer, n'a toutefois pas satisfait les parents des bébés échangés. Pour eux, c'est le directeur qui doit assumer la responsabilité. Ils sont indignés par la façon dont il a communiqué avec eux et le retard avec lequel il a présenté ses excuses. Tout à fait inacceptable pour eux est le fait que le directeur ait mis en doute l'affirmation des deux mères selon laquelle les nouveaux-nés n'étaient pas marqués, après la naissance, avec de l'encre indélébile. Une preuve - les photos prises par les pères juste après l'accouchement qui prouvent qu'aucun nom n'est inscrit sur la cuisse des bébés. L'avocat des deux familles, Igor Veleba, a décidé de porter plainte contre l'hôpital :

« Nous sommes vexés par des signes d'une confrontation de la part de l'hôpital, alors que l'honneur des deux mères a été atteint. »

Photo: CTK
Les parents demandent, en plus, que le président du conseil régional de Vysocina assume lui-aussi sa responsabilité. Une tension règne à l'hôpital. Ses employés soutiennent les parents dans leur revendication sur le départ du directeur. En signe de protestation contre le licenciement du médecin chef, les médecins refusent d'assurer les services d'urgence.

Les familles des bébés échangés ont interrompu toute communication avec l'hôpital. Elles ont refusé un séjour gratuit que l'hôpital leur avait proposé pour qu'elles puissent faire connaissance. Elles ont aussi renoncé à l'aide d'un psychologue qui leur a conseillé d'enterrer, dans un tombeau fictif, les bébés qu'ils élevaient jusqu'à présent mais dont ils ne sont pas les parents biologiques. Les parents sont d'accord pour échanger les enfants encore avant qu'ils atteignent l'âge d'un an. Plus la date du 9 décembre approche, moins ils sont convaincus de le réussir. Surtout, les mères ne sont pas en bon état psychique et ne savent pas imaginer le moment de l'échange. Leur situation a suscité une vague de solidarité auprès des citoyens et des firmes qui leur proposent des maisons et des pensions où ils pourraient passer ensemble le temps avant l'échange.