L’affaire Drobil révèle un mal qui se généralise
L’affaire Drobil qui bouleverse depuis plusieurs jours la scène politique tchèque, commence à ressembler à la proverbiale boule de neige. Chaque jour surgissent de nouvelles informations qui démontrent qu’il ne s’agit pas que d’un fait isolé mais que l’affaire révèle des pratiques illicites dans l’appareil d’Etat et compromet la politique anticorruption du gouvernement du Premier ministre Petr Nečas.
Ces avis ne sont pas partagés cependant par le Parti social-démocrate CSSD qui a déposé une motion de censure contre le gouvernement. Deux fois déjà depuis le début de l’affaire les représentants des partis de la coalition gouvernementale se sont réunis pour chercher une issue à cette situation et pour coordonner leurs positions avant le vote de confiance qui doit avoir lieu ce mardi. La presse, elle, se montre très critique vis-à-vis des milieux gouvernementaux malgré les tentatives du Premier ministre de sauver la face de son cabinet :
« Nous sommes bien sûr pleinement conscients du fait que les événements de ces derniers jours nuisent à la crédibilité de ce gouvernement. C’est compréhensible et cela ne peut étonner personne. La tâche clé du gouvernement est donc de se montrer vraiment actif dans les mesures qu’il adoptera et surtout dans la lutte quotidienne contre la corruption. Je peux dire que le premier thème traité par le gouvernement au seuil de la nouvelle année sera la stratégie anti-corruption et j’espère fort que nous trouverons un consensus. »Les informations publiées pendant ce week-end démontrent cependant que l’affaire reflète aussi les antagonismes entre les partis de la coalition. Tandis que les représentants des partis ODS et TOP 09 ont déjà déclaré leur loyauté au gouvernement Nečas, ceux du parti Affaires publique VV tardent encore à manifester leur décision de voter, mardi, pour le cabinet en place. Estimant que la situation du gouvernement est critique, ils ne veulent pas cacher la gravité de la situation. Le ministre de l’Intérieur et chef du parti Affaires publiques Radek John résume :
« La situation est grave et il faut qu’elle soit analysée encore davantage. Nous avons touché toute une série de thèmes concrets. Nous avons débattu le cas de Monsieur Michálek qui, selon l’avis du parti Affaires publiques, devrait avoir la possibilité de rester dans l’administration d’Etat parce que celui qui dénonce la corruption ne doit pas être puni par la perte d’emploi. Autrement personne ne dénoncerait la corruption … »Il s’avère que Radek John a été, lui aussi, au courant de cette affaire depuis plusieurs mois et que c’était lui-même qui a conseillé à Libor Michálek de réaliser les enregistrements qui constituent aujourd’hui les preuves importantes contre des fonctionnaires du ministère de l’Environnement. Comme il fallait s’y attendre l’information a beaucoup irrité notamment les représentants de l’ODS. Après avoir pris connaissance de ce nouvel élément, le président Václav Klaus a laissé entendre que toute l’affaire aurait pu être montée et que le ministre Drobil aurait pu être victime de la lutte sournoise entre les partis politiques.