« L’affaire Wolf » menace le gouvernement
Une nouvelle affaire menace la stabilité de la coalition gouvernementale. Une affaire qui met en cause un député, Petr Wolf, soupçonné par la police d’avoir abusé dans un passé récent de certaines subventions de l’Etat, mais aussi le Premier ministre, Mirek Topolánek, qui s’est engagé pour empêcher la diffusion d’un reportage télévisé compromettant pour le député.
Actuellement, Petr Wolf, soupçonné d’avoir abusé de subventions de l’Etat de plusieurs millions de couronnes, fait l’objet d’une enquête policière. Ses activités ont également éveillé la curiosité d’un journaliste de la Télévision tchèque. Craignant de voir l’affaire éclater au grand jour, le Premier ministre a donc demandé à Marek Dalík, lobbyiste très influent considéré comme l’homme de confiance le plus proche du chef du gouvernement, « d’aider médiatiquement » Petr Wolf. Marek Dalík a donc rencontré le journaliste pour lui demander d’arrêter le tournage de son reportage. Après les avoir niés dans un premiers temps, Mirek Topolánek a finalement reconnu partiellement les faits.
Un aveu suffisant pour que le leader de la social-démocratie, Jiří Paroubek, exige la tenue d’un nouveau vote de confiance, ou plus précisément « vote de défiance » si l’on s’en tient à la terminologie tchèque. Le chef de la principale formation de l’opposition estime qu’il s’agit là d’un cas flagrant de manipulation et que Petr Wolf devrait en tirer lui-même les conséquences :
« La social-démocratie appelle le député Wolf, qui a été élu sur la liste de la social-démocratie et dont le comportement depuis un certain temps est contraire au programme du parti pour lequel il a été élu, à renoncer à son mandat de député. Une personne avec le profil qui est le sien n’a pas sa place à la Chambre des députés. »De son côté, Petr Wolf a réagi à cet appel à démissionner et aux accusations dont il fait l’objet de la part de l’ancien parti dont il était membre, la social-démocratie, en affirmant qu’il n’était pas surpris mais qu’il n’entendait nullement abandonner sa fonction de député :
« Ce n’est pas agréable, mais cela ne m’empêche pas de vivre pour autant. Ils n’ont rien trouvé d’autre, alors ils ont inventé cette affaire. Je suis habitué. C’est un scénario très classique, à savoir que monsieur Paroubek cherche par tous les moyens à arriver au pouvoir. »
Le vote de confiance devrait se tenir mardi prochain à la Chambre des députés. Une échéance que ne redoute pas le chef du gouvernement, Mirek Topolánek estimant qu’il ne s’agit là que d’une manœuvre des sociaux-démocrates :
« Il s’agit de la cinquième motion de censure présentée depuis que je suis à la tête du gouvernement. Je dirais que cela commence donc à faire partie du paysage, que cela devient une habitude. Je considère qu’il s’agit là d’une tactique des sociaux-démocrates, mais ils n’ont apparemment pas encore compris qu’ils n’obtiendront rien de cette manière. »Reste que dans la situation actuelle, même avec le soutien de toutes les forces en présence à la Chambre des députés, le Premier ministre ne peut être sûr de rien, la coalition gouvernementale apparaissant de plus en plus fragile.