Lancement officiel de la campagne pour les élections européennes

Martin Bursík, Václav Havel, Kateřina Jacques, photo: CTK

C’est ce mercredi 20 mai que la campagne pour les élections européennes a été officiellement lancée en République tchèque. Pour les 33 groupements inscrits sur les listes électorales, c’est la première occasion de présenter leurs programmes et leurs candidats à la télévision et la radio publiques. En accord avec la loi, la campagne dans les médias publics prendra fin le 2 juin, soit trois jours avant l’ouverture des bureaux de vote.

Jan Zahradil,  photo: CTK
La social-démocratie de l’opposition, le parti ČSSD, qui a actuellement 2 députés au Parlement européen et qui espère en avoir 8 ou 10, a ouvert sa campagne nettement négative en s’attaquant durement au chef de file de l’ODS Mirek Topolánek qu’elle compare à l’ancien président américain Bush : « Leur politique est, » selon ce qu’affirme le ČSSD sur ses affiches électorales, « une politique d’âpreté au gain et d’absences de scrupules. » Le ČSSD qui est le parti le plus crédité des intentions de vote, à en croire le dernier sondage de STEM, s’en prend également à l’eurodéputé de l’ODS Jan Zahradil, leader de la liste de candidats, en l’accusant d’inactivité et de silence total dans l’enceinte du parlement européen au cours des deux dernières années. Jan Zahradil n’a pas tardé à rétorquer :

« Le gouvernement a été renversé par une motion de censure et c’est Jiří Paroubek qui en assume l’entière responsabilité. Les fruits amers que cela a apporté à nous tous, nous ne manquerons pas de le lui rappeler dans notre campagne. »

Martin Bursík,  Václav Havel,  Kateřina Jacques,  photo: CTK
La campagne négative n’est pas, en revanche, la carte des plus petits partis. Ainsi, les Verts qui ont comme principal atout l’ex-président Václav Havel, espèrent attirer les électeurs par un spot vidéo satirique qui s’en prend aux politiciens actuels en les présentant comme des animaux domestiques sur une basse cour tchèque en train de discuter pour savoir si l’Europe pourra cultiver leur petite cour locale.

Le fait que les thèmes nationaux prédominent la campagne pour les européennes est dénoncé par l’eurodéputé du parti SNK–ED Josef Zieleniec:

« Dans ces élections au Parlement européen, on cherche à transférer nos propres problèmes intérieurs sur la scène politique européenne. »

La priorité donnée aux thèmes nationaux reflète le fait que très peu de Tchèques s’intéressent au travail du Parlement européen. Selon le baromètre de STEM, la moitié des personnes interrogées porte un intérêt tiède, et plus d’un tiers ne s’y intéresse point. Ceci explique aussi une faible participation électorale : en 2004, 28% seulement des Tchèques se sont rendus aux urnes.

Comme il ressort encore d’un sondage éclair de STEM réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1200 personnes, le choix de plus de 35% des Tchèques sera influencé par la capacité des différents partis à régler les problèmes liés à la crise économique. Les analystes en déduisent que les européennes seront ainsi avant tout un test des différents partis avant les élections législatives anticipées qui auront lieu en Tchéquie au début du mois d’octobre.