Abstention record et victoire de la droite aux Européennes
Les Tchèques votaient pour la deuxième fois depuis leur entrée dans l’UE pour élire leur députés européens. Si la « vague bleue » a également touché la République tchèque, avec comme ailleurs dans l’UE, une victoire de la droite, c’est un résultat qu’il faut relativiser face à un taux d’abstention record.
« Je pense que ce qui a été finalement décisif, c’est l’atmosphère dans la société après la chute du gouvernement. C’est aussi le résultat de notre action au sein de l’UE. Nos électeurs sont venus aux urnes et nous ont jugés. C’est une bonne carte de visite pour notre gouvernement. Je suis satisfait. »
Satisfaction de la droite qui considère ce résultat comme une répétition générale encourageante avant les législatives anticipées du mois d’octobre. Déception, évidemment, chez les sociaux-démocrates qui comme ailleurs en Europe accusent le coup. D’autant que les pronostics pré-électoraux semblaient plutôt favoriser les sociaux-démocrates qui ont fini avec 7 mandats européens. Jiri Paroubek, chef du CSSD :
« Les élections législatives seront différentes sur le fond mais aussi en terme de participation électorale. La défaite d’aujourd’hui sera une victoire demain. »En terme de tendances, toutefois, gauche et droite arrivent à égalité avec 11 députés chacune, les quatre partis vainqueurs confondus. De leur côté les communistes enverront 4 députés au PE et les chrétiens-démocrates y occuperont 2 sièges.
Car c’est en effet l’autre résultat de ce scrutin européen en République tchèque : tous les petites formations politiques ont fait chou blanc et se retrouvent sans siège au Parlement, qu’il s’agisse des eurosceptiques de Vladimír Železný ou des pro-européens de Jana Hybášková.Avec seulement 2% des voix recueillies, le Parti Vert, lui, paye le prix fort de ses divisions internes et d’une alliance avec la droite pas forcément comprise. Son président, Martin Bursík, a d’ailleurs proposé sa démission dès l’annonce officielle des résultats.
Alors que la presse européenne s’inquiète de la montée de l’extrême-droite dans plusieurs pays, comme aux Pays-Bas, en Autriche et en Hongrie, les Tchèques se sont au moins exprimés contre le nationalisme et la xénophobie, dans un contexte où les extrémistes de droite ont tristement fait parler d’eux dans le pays ces derniers mois.