Le ČSSD pour un programme anti-réformes et anti-radar

Jiří Paroubek, photo: Ondřej Besperát, www.aktualne.cz

Ce week-end se déroulait à Pardubice la conférence du ČSSD, parti social-démocrate et principale formation dans l’opposition. Espoir : c’est le nom du programme adopté qui a pour objectif la reconquête du pouvoir dans deux ans.

Les prochaines élections législatives sont prévues dans deux ans, et le Parti social-démocrate entend bien mettre à profit le temps qui lui reste pour critiquer les réformes libérales du gouvernement, en particulier la réforme de la Santé publique. « Nous n’avons d’autres choix que de faire de chaque prochaine élection un plébiscite sur la question de la Santé », a indiqué le chef du ČSSD, Jiří Paroubek.

La prochaine échéance électorale, ce sera l’automne prochain avec les élections sénatoriales et régionales. La campagne s’annonce âpre, et les sociaux-démocrates ont choisi de se servir du dernier film de l’Américain Michael Moore, Sicko, pour convaincre les électeurs que la privatisation du secteur hospitalier n’est pas une bonne idée.

Côté ČSSD, on a fait appel à une agence américaine de relations publiques, et d’après le quotidien Hospodářské noviny des conseillers de Jiří Paroubek seraient même allés à Paris pour un stage d’observation dans l’équipe de... Nicolas Sarkozy.

Jan Kaplický et Jiří Paroubek,  photo: CTK
Dans son équipe, Jiří Paroubek a un nouveau conseiller, l’architecte Jan Kaplický, auteur du projet controversé de bibliothèque nationale.

Le radar américain a évidemment été l’un des principaux thèmes abordés pendant la conférence de ce week-end. L’ancien ministre des Affaires étrangères Jan Kavan a proposé d’aller soutenir les deux militants anti-radar qui font la grève de la faim depuis trois semaines, en prenant le relais.

Jan Tamáš et Jan Bednář en grève de la faim,  photo: CTK
Chaque jour une personne différente pourrait donc faire la grève de la faim, et ce jusqu’au vote sur le radar au Parlement. Un vote que le principal parti au pouvoir menace de lier au vote sur le Traité de Lisbonne. Une menace pour la première fois explicitement formulée par un député européen de l’ODS, qui vise à faire pression sur le Parti des Verts, parti pro-européen très réservé sur la question de l’implantation du radar américain. Jan Zahradil :

« Ce sont deux textes différents sur deux questions différentes mais politiquement et géopolitiquement il n’y a aucun doute sur le fait qu’elles sont liées entre elles. »

Pour l’un des ministres verts du gouvernement, Ondřej Liška, lier le radar au Traité de Lisbonne est une manœuvre dangereuse qui pourrait entraîner la chute de la coalition gouvernementale.