Un récent sondage réalisé pour le quotidien Lidové noviny révèle que les Tchèques ne sont pas très partisans de l’adoption de l’euro par la République tchèque. Ils rejoignent ainsi l’opinion d’une grande partie de la scène politique sur cette question, une opinion qui, pourtant n’est pas partagée par tout le monde.
Photo illustrative: Štěpánka Budková
Le sondage de l’agence GfK nous apprend que près de la moitié des foyers tchèques a déjà ressenti les conséquences de la crise économique et qu’au cours des six derniers mois, par exemple, les revenus de 14 % des foyers ont considérablement baissé. La région la plus touchée par la crise est la Bohême du Nord avec 22 % de foyers concernés. Ce même sondage révèle aussi que près de la moitié des Tchèques sont persuadés que si la Tchéquie faisait partie de la zone euro, les retombées de la crise seraient encore pires. Il s’avère que l’opinion du large public est bien différente de celle des chefs d’entreprise qui, eux, sont pour l’adoption la plus rapide possible de l’euro. Ils affirment que l’instabilité du cours de la couronne nuit considérablement aux exportations. Quand aux partis politiques, le leader de la droite, le Parti civique démocrate reste réservé sur l’adoption de l’euro, alors qu’à gauche la social-démocratie s’en réclame à grands cris. Le sondage à découvert un certains paradoxe : les électeurs de ces deux plus grands partis ont une position absolument contraire à celle de leurs directions ! Le Premier ministre sortant, Mirek Topolánek, avait affirmé au début de l’année que le gouvernement annoncerait la date de l’adoption de l’euro le 1er novembre. Le ministre sortant des Finances, Miroslav Kalousek, est persuadé qu’il n’en sera rien :
Miroslav Kalousek, photo: CTK
« La détermination de la date de l’adoption de l’euro est une décision strictement politique. Si les législatives anticipées ont lieu en octobre, le gouvernement sera constitué aux environs du 1er novembre. Je n’arrive que très difficilement à me représenter qu’à ce moment il prendrait une telle décision politique fondamentale. »
Sur la scène mondiale, le Fonds monétaire international appelle les pays de l’Europe centrale et orientale qui sont membres de l’Union européenne, à entrer dans la zone euro. En prenant cette décision rapidement, ces pays pourraient atténuer les conséquences de la crise économique. Les chiffres publiés par Eurostat sur la baisse de plus de 18 % de la production industrielle dans l’eurozone ne sont, cependant, pas très encourageants de même que les pronostics de la Commission européenne sur la croissance économique dans les pays de l’Union !