L'après-inondation: le temps des promesses

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Bien que les inondations en République tchèque ne soient pas encore conjurées, on relance le débat sur leurs causes et la responsabilité des organes centraux et régionaux. On se pose surtout la question inévitable: "Qu'a-t-on fait pour éviter une telle catastrophe? "

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Il fallait s'y attendre - la situation avait été semblable après les crues catastrophiques de 2002. Au lendemain du sinistre on a entendu beaucoup de promesses. On a promis entre autres d'achever la première étape du système de protection, notamment en Moravie, déjà en 2005, mais la fin des travaux a été finalement repoussée à l'an 2007. Les moyens financiers libérés après la crue de 2002 ont été utilisés en majorité pour la reconstruction des maisons détruites et beaucoup moins pour la prévention de futures catastrophes. Et pourtant on connaît la solution du problème, formulée par exemple par Jaroslav Novak dans le journal Lidove noviny: "Retenez l'eau à des endroits où il en tombe le plus et surtout là où c'est simple et bon marché - sur les cours supérieurs des rivières et des ruisseaux, partout où le relief du paysage le permet."

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Il faut donc permettre aux ruisseaux et petites rivières de former des méandres, d'inonder des prés et des champs, il faut créer des polders, c'est à dire des espaces préparés à la rétention de l'eau. Il faut aussi transformer les forêts tchèques où il y a trop de conifères et qui n'arrivent pas par conséquent à retenir assez d'eau de pluie. En résumé il faut rendre au paysage sa capacité d'absorption qui a considérablement diminué suite aux travaux d'aménagement et à l'utilisation de lourdes machines agricoles. Il faut rendre à la terre sa santé.

Au lieu de cela on construit des barrières sur les berges des rivières et des systèmes coûteux de parois amovibles pour protéger les villes sur les cours inférieures. Bien que ces mesures puissent être localement efficaces, sur le plan global elles risquent encore d'aggraver la situation. Elles ne retiennent pas l'eau qui passe encore plus vite vers les cours inférieurs, dévient complètement incontrôlable et provoque des inondations catastrophiques.

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On sait tout cela mais la transformation du paysage est plus que lente. Les hommes politiques visitent les régions sinistrées, mais ne donnent pas la réponse à la question "Qui en est responsable". Bien qu'on ait déjà préparé la liste des travaux de la deuxième étape de la construction du système de prévention pour les années 2007 à 2010, la volonté politique de les réaliser semble manquer. Le coût des travaux est évalué à 10,5 milliards de couronnes, quelque 350 millions d'euros.

La situation se complique aussi parce que les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement n'arrivent pas à coordonner leurs conceptions des mesures préventives contre les crues. Un seul espoir: L'Union européenne exige que les projets de prévention contre les inondations soient clairement définis au plus tard en 2009.