L'après-Nedved commence mal
Pour le dernier match de Pavel Nedved en sélection, la République tchèque s'est inclinée (1-3) contre la Serbie, mercredi soir, devant son public. Une soirée emprunte d'émotion suite à l'annonce, mardi, de la retraite internationale du Ballon d'Or 2003. Mais une soirée également très préoccupante pour le sélectionneur Karel Brückner au vu de la prestation de ses joueurs alors que le début des qualifications pour l'Euro 2008 se profile à l'horizon.
Mais après une Coupe du monde ratée et cette logique défaite contre une Serbie qui disputait son premier match depuis la séparation avec le Monténégro, les supporters tchèques peuvent se faire du souci. Certes affaiblie par les absences de Petr Cech dans les buts, de Tomas Rosicky dans l'entrejeu ou encore de Milan Baros en attaque, la Reprezentace n'a rassuré personne sur sa capacité à se passer de Nedved, et surtout pas son entraîneur Karel Brückner, qui n'a pas mâché ses mots à l'issue de la partie :
« Il y a eu énormément de choses négatives et je peux difficilement analyser ce match autrement que comme étant totalement raté. Les performances catastrophiques de certains joueurs et les grossières erreurs de la défense n'ont pas leur place à ce niveau, ni même dans un match d'entraînement ou de vétérans. Lorsque vous menez 1 à 0 et même s'il manque de la qualité à votre jeu, vous devez au moins être capables de défendre votre avantage. Vous n'avez pas le droit d'encaisser des buts comme ceux que nous avons encaissés ce soir. Je considère cette rencontre comme un avertissement et j'espère que les joueurs aussi. Nous n'avions jamais aussi mal joué depuis que je dirige l'équipe. Nous avons déjà raté des matches par le passé, mais celui-là dépasse tous les autres. »Après avoir pourtant ouvert le score dès la troisième minute par Jiri Stajner, les Tchèques n'ont en effet tenu le coup que quarante minutes, le temps qu'il a fallu aux attaquants serbes pour profiter des premières largesses de la défense locale. En seconde période, la sortie de Nedved et les nombreux changements ont fini de déstabiliser une équipe hors sujet sur toutes les lignes. Pavel Nedved, dont la prestation sur la pelouse fut paradoxalement une des rares satisfactions de la soirée, essayait de trouver une explication à cette contre-performance :
« Je n'ai pas pu me concentrer et je pense que les garçons non plus. Il y avait trop d'émotion pour tout le monde sur et autour du terrain et c'était difficile. Désormais, les matches qui comptent vraiment arrivent pour l'équipe et ils n'auront plus le droit de passer à côté. Lorsque vous subissez une lourde défaite, il faut se dire que demain est un autre jour et que vous pouvez vous améliorer et de nouveau essayer de gagner. Mais pour moi, c'était étrange aujourd'hui, je savais que c'était la fin et qu'il n'y aurait pas de lendemain. »Pour les désormais ex-partenaires de Pavel Nedved, demain prendra la forme de la délicate réception du pays de Galles le 2 septembre avant un chaud et très attendu déplacement chez le cousin slovaque quatre jours plus tard pour le lancement des qualifications au prochain championnat d'Europe. D'ici-là, ce match contre la Serbie ne devra déjà plus être qu'un mauvais souvenir à ranger au rayon des jours sans.