L’Arctique n’aura bientôt plus de secrets pour les scientifiques tchèques

Les scientifiques tchèques à Spitzberg, photo: Jan Kavan / Centre for Polar Ecology

Les scientifiques tchèques disposent désormais d’une station de recherche à Spitzberg, la plus grande île de l’archipel norvégien du Svalbard, situé en plein océan Arctique, entre la Laponie et le pôle Nord. Depuis sept ans, les chercheurs tchèques s’y relaient régulièrement pour y étudier l’écosystème et l’impact de la fonte des glaces sur la nature arctique. Administrée par l’Université de Bohême du Sud, la nouvelle installation doit accueillir successivement trois groupes de vingt chercheurs et étudiants durant tout l’été.

Les scientifiques tchèques à Spitzberg,  photo: Jan Kavan / Centre for Polar Ecology
C’est dans un jour permanent estival que la première équipe de scientifiques tchèques est arrivée dans sa station flambant neuve dans la ville de Longyearbyen, qui, forte de ses 2000 habitants, concentre l’essentiel de la population de l’archipel. Flambant neuve, la station, qui a coûté quelque 30 millions de couronnes (un peu plus d’un million d’euros) ne l’est pas réellement. Directeur du Centre d’écologie polaire et leader de l’expédition, Josef Elster explique :

« En fait nous avons acheté une maison familiale qui a aussi accueilli un commerce. Un artisan a réaménagé cette maison pour nous avec notamment l’installation des laboratoires. Donc d’un point de vue logistique, cela n’a pas été très compliqué. En revanche, cela a été plus complexe au niveau des négociations avec le gouvernement norvégien. »

Josef Elster,  photo: ČT
Finalement, après avoir précisé la localisation et les futurs usages de la station de recherche, les Tchèques ont reçu le feu vert et peuvent désormais étudier la faune et la flore, une végétation de type toundra, de l’archipel avec plus de précisions grâce à leurs nouveaux outils. Josef Elster poursuit :

« Il y a deux laboratoires dans les entrailles de la station qui permettent de réaliser un travail de bon niveau. Il est possible d’y loger vingt chercheurs et étudiants. Les laboratoires disposent d’un matériel de pointe qui nous offre la possibilité d’effectuer des analyses directement sur le terrain. »

Les scientifiques tchèques à Spitzberg,  photo: Jan Kavan / Centre for Polar Ecology
A ces laboratoires, il faut désormais ajouter deux stations météorologiques. Les scientifiques venus de différentes disciplines – microbiologie, zoologie, botanique, mais également glaciologie, climatologie, géologie – connaissent l’archipel pour y avoir régulièrement effectué des missions estivales depuis 2007. Le choix de Svalbard n’est d’ailleurs pas dû au hasard ainsi que l’explique Josef Elster :

« La plupart des Etats européens qui ont un intérêt pour l’étude de l’Arctique ont une station au Svalbard à Spitzberg. La République tchèque a adopté cette stratégie et étudie ce territoire. Celui-ci est avantageux au moins pour deux raisons. D’abord c’est l’archipel arctique le plus proche de l’Europe. Ensuite, du point de vue du changement climatique, Svalbard est une terre qui se modifie rapidement. C’est pourquoi, on a fait appel à nous pour étudier à long terme ces changements. »

Les scientifiques tchèques à Spitzberg,  photo: Jan Kavan / Centre for Polar Ecology
Ces travaux s’inscrivent dans une perspective plus large, celle de la constitution d’une vaste base de données dans le cadre d’un projet international chapeauté par l’Institut norvégien polaire et répondant au doux nom de Diversité biologique et climatique de l’Arctique. Avec leur nouvelle station, les scientifiques tchèques, contraints jusqu’à présent de mener leurs recherches durant les trois mois de l’été, relativement doux, pourraient désormais envisager de les élargir dans le temps. C’est ce qu’espère Josef Elster :

Les scientifiques tchèques à Spitzberg,  photo: Centre for Polar Ecology
« A l’avenir, nous comptons allonger progressivement la durée de notre saison. Nous aimerions également profiter de la période hivernale qui est pour nous très importante au regard des questions que nous nous posons. »

Le projet dispose de quatre ans pour répondre à ces questions grâce au financement du ministère tchèque de l’Education.

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