L'art discret du pianiste Ivan Moravec
Le magicien du piano. C'est ainsi qu'on a surnommé aux Etats-Unis le pianiste tchèque Ivan Moravec. Né en 1930, cet élève d'Arturo Benedetti Michelangeli est considéré aujourd'hui comme le véritable maître des pianistes tchèques.
Le répertoire d'Ivan Moravec n'est pas large, il choisit scrupuleusement les auteurs et les œuvres qui conviennent à sa nature. Parmi ses auteurs préférés il y a Mozart, Beethoven, Chopin, Schumann, Brahms, Ravel, Debussy, Smetana, Dvořák, Suk et Janáček. La musique contemporaine n'apparaît qu'exceptionnellement dans son répertoire. Lauréat de nombreux prix, il est le seul Tchèque à figurer dans l'anthologie des enregistrements des meilleurs pianistes du XXème siècle, publiée par la maison Philips. Son art de l'interprétation se distingue par sa retenue, sa précision et une immense richesse sonore. Sa virtuosité phénoménale ne veut pas éblouir, elle se met pleinement au service de l'auteur et de son œuvre. Quand il joue, on a l'impression que la technique pianistique cesse d'exister, car il joue les passages les plus difficiles avec une évidence et une facilité prodigieuses. Son art qui marie la sensibilité, la discrétion et la beauté du ton fait merveille aussi dans les œuvres de Bedřich Smetana. Voici dans l’interprétation d’Ivan Moravec une de la série des danses tchèques, « Hulán » que Bedřich Smetana a écrite pour piano. Bien que le nom de la danse évoque les uhlans c’est-à-dire les lanciers des armées slaves et germaniques, l’atmosphère de cette composition d’une beauté fragile et nostalgique est à mille lieues de la rigueur militaire…