Lauder a perdu

Ronald Lauder

Nos auditeurs connaissent certainement l'affaire de la télé Nova ayant opposé son directeur, Vladimir Zelezny, pour la société CET 21, à l'Américain Ronald Lauder, pour la société CME. M. Lauder, estimant la République tchèque responsable de ses déconvenues commerciales, a attaqué en dommages-intérêts Prague, devant une juridiction d'arbitrage londonienne. Il vient d'être débouté. Des détails avec Omar Mounir.

Ronald Lauder a été, en effet, débouté, ce lundi, au terme d'une procédure d'arbitrage de deux ans, dans le cadre de laquelle il réclamait au gouvernement tchèque de l'indemniser des pertes essuyées dans son association à la télévision privée Nova, estimant que l'Etat tchèque ne l'a pas protégé comme il devait.

Selon le ministre tchèque des Finances, Jiri Rusnok, "le tribunal d'arbitrage a décidé que le conseil de la République tchèque pour la radio et la télévision, tout le temps qu'ont duré les émissions de télévision de la société CET 21, n'a rien fait et qui serait une entorse à l'accord américano-tchèque sur la protection des investissements."

Lauder avait demandé, à titre de réparation, 500 millions de dollars, soit l'équivalent de 20 milliards de couronnes. Son conflit avec la République tchèque remonte à deux ans, lorsque le chef de la télé Nova a mis un terme à sa coopération avec la firme de Lauder, de son nom la CME, qui était l'actionnaire principal de cette télévision.

Vladimir Zelezny
Du côté de Lauder, personne ne connaît concrètement le contenu du jugement, qui n'aurait pas encore été notifié à ses avocats. Mais d'ores et déjà l'on sait qu'ils vont conserver le mutisme sur cette affaire. Quant au porte-parole de Vladimir Zelezny, il a salué l'arbitrage : "C'est la confirmation indiscutable que l'attitude de la télé Nova et de Vladimir Zelezny sont justes", a-t-il dit.

En ce qui concerne les frais de justice de cette affaire, ils auront coûté à l'Etat tchèque, selon le ministre des Finances, pas moins de 100 millions de couronnes, soit l'équivalent de presque 20 millions de FF.

Cet arbitrage survient, après une initiative de Lauder, jugée très malheureuse à Prague. La presse tchèque rappelle, ce mercredi, que Lauder avait payé dans plusieurs grands médias américains, notamment le New York Times, toute une page pour mettre en garde les investisseurs américains contre la corruption en Tchéquie. La presse souligne aussi que Lauder fut un grand sponsor de la République tchèque, mais qu'il a su capitaliser ce sponsoring en une grande influence dans la politique américaine.

Auteur: Omar Mounir
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