L’augmentation record du nombre de nouveaux séropositifs en RT
Les derniers résultats sur le nombre de malades du SIDA publié par le Laboratoire national de référence témoignent d’une progression de la maladie en République tchèque. Dans ce contexte, les représentants d’associations civiques qui apportent une aide aux jeunes exposés au risque de contamination - toxicomanes et victimes d’abus sexuel, dénoncent une politique de prévention aveugle des autorités vis-à-vis de ces personnes vulnérables.
Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH identifiés entre le 1e janvier et le 30 septembre a établi un nouveau triste record : le virus a été décelé chez 128 nouvelles personnes. Selon Jana Vandasová du Laboratoire national de référence du SIDA, cet accroissement est le plus important depuis 1986 où on a commencé à pratiquer les tests du SIDA en République tchèque :
« A la fin du mois de septembre, le nombre de cas du VIH déclarés a atteint le chiffre de 1 165 – ces personnes sont aussi bien des Tchèques que des ressortissants étrangers ayant une résidence permanente en RT. 261 personnes sont malades du SIDA et 140 sont décédées des suites de l’infection. »
A l’échelle des régions, la plus touchée est Prague, avec 565 cas, devant Karlovy Vary. Jana Vandasová pour un bref aperçu de l’épidémie :
« Le taux de prévalence du VIH en République tchèque est estimé à 114 cas pour un million d’habitants. Les femmes représentent 20 % des personnes atteintes. Dans 90% des cas, la transmission se fait par voie sexuelle. Les plus exposés au risque de contamination sont les homosexuels masculins : à la fin de septembre, 75 hommes portaient le virus ce qui représente plus de 62% de tous les séropositifs en Tchéquie. »
Face à ces données, les représentants d’associations civiques comme « Ensemble contre le SIDA et la drogue » expriment leurs inquiétudes vis-à-vis d’une dégradation de la politique de prévention et d’une diminution des subventions de l’Etat aux programmes de prévention. On écoute Laszlo Sümeg, coordinateur du premier projet de prévention destiné aux jeunes victimes d’abus sexuel et aux enfants dans la rue, Šance – la Chance :
« La prévention des autorités est une prévention répressive. On procède selon le principe – ce qu’on ne voit pas n’existe pas. Des groupes de population problématiques sont repoussés du centre de Prague. C’est ainsi que les jeunes sans domicile fixe, dont le plus grand nombre sont des jeunes sans parents qui ont quitté les foyers de l’enfance, se mélangent avec les SDF et les toxicomanes. Nous essayons à long terme de signaler aux autorités que cette accumulation de personnes à risque en marge de la société favorise la prolifération d’hépatites virales et du SIDA, hélas, cela n’intéresse personne. »
Pour souligner la gravité du problème, quelques-uns des clients du projet Šance ont décidé de mettre un visage à la maladie du VIH : ils seront parmi des invités d’un séminaire international organisé par l’association « Ensemble contre le SIDA » les 20 et 21 novembre prochain à Poděbrady.