Laurent Herbiet : « Mon souhait le plus vivace est de pouvoir filmer Prague. »

L'immeuble de la radio publique tchèque

Vendredi dernier, l’immeuble de la radio publique tchèque (Český rozhlas) s’est transformé en une centrale des services du renseignement français. Une équipe de cinéastes français et tchèques a tourné dans les couloirs et les garages de la radio plusieurs scènes d’un film réalisé pour la télévision française. Radio Prague a profité d’une pause dans le tournage pour demander au réalisateur du film, Laurent Herbiet, de présenter cette production :

Laurent Herbiet
« Je peux dire qu’il s’agit d’un triller politique pour France Télévision, pour France 2 plus exactement, un triller qui s’inspire d’une histoire qui s’est réellement déroulée en France en 2004. Le film raconte comment un groupe terroriste a menacé le gouvernement de faire sauter des bombes sous les trains pour obtenir une forte rançon. Il s’est avéré que le groupe terroriste en question n’a probablement jamais existé et que cette affaire était en réalité une manipulation politique destinée à décrédibiliser, déstabiliser, discréditer le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy. »

Est-ce qu’on connaît déjà le titre du film ?

« Le film s’appelera ‘Manipulations’. »

Pourquoi avez-vous choisi justement la radio pour tourner certaines scènes du film ?

« En réalité, il s’agissait de représenter l’immeuble de ce qu’on appelle maintenant la DCRI ( Direction centrale du renseignement intérieur ) qui regroupe des services de renseignement généraux et de la surveillance du territoire (la DST). Cela a donné un seul organisme. Ils ont déménagé récemment dans des bureaux relativement modernes dans le Nord de Paris. Et donc nous cherchions un lieu qui soit assez moderne, assez design, et qui soit intéressant à filmer. »

Vous avez confié l’un des rôles au comédien Lambert Wilson. Que pouvez-vous nous dire de son rôle et de la manière dont se déroule la collaboration avec cette vedette internationale ?

« Je connais Lambert depuis de nombreuses années puisque je l’ai connu à l’époque où j’étais le premier assistant de Valéry Lemercier et d’Alain Resnais. Nous avons donc fait plusieurs films ensemble. Nous nous connaissons bien. C’est quelqu’un que j’apprécie énormément pour son talent et pour ses qualités humaines. Et là, il se trouvait que pour jouer le rôle d’un commissaire de la DCRI j’avais envie d’un comédien qu’on ne voit pas souvent à la télévision, qui soit plus un comédien de cinéma et qui soit quelqu’un que l’on n’attend pas nécessairement dans ce genre de rôle. Lambert Wilson convenait bien à cette idée. »

Collaborez-vous avec des cinéastes tchèques en réalisant ce film ?

« On collabore avec des techniciens tchèques puisque l’équipe est à 80 % tchèque. Je veux dire qu’on a de très, très bons techniciens. »

Profiter-vous, en réalisant votre film, des encouragements financiers que l’Etat tchèque propose aux cinéastes étrangers ?

Lambert Wilson
« Je ne suis pas en mesure de répondre précisément à la question puisqu’il s’agit davantage du travail du producteur qui serait plus à même de vous dire exactement dans quelles circonstances s’organise une collaboration avec le gouvernement tchèque d’un point de vue financier. Pour ma part je crois savoir effectivement que lorsque nous venons travailler en Tchéquie, il existe un certain nombre d’accords qui sont mis en place et qui nous permettent de bénéficier d’un certain nombre d’avantages. »

Pendant combien de temps tournerez-vous en République tchèque ? Est-ce que vous tournerez aussi dans d’autres lieux ?

« Alors nous avons tourné dans plusieurs endroits puisque cela fait trois semaines que le film est en tournage. Nous terminons demain la partie tchèque du tournage et nous repartons à Paris pour la dernière semaine du tournage. Mais nous avons effectivement tourné dans plusieurs endroits de Prague et dans les alentours de la ville. »

Aimeriez-vous tourner d’autres films en République tchèque ?

« J’aimerais surtout pouvoir tourner un film à Prague afin de montrer Prague. Actuellement, je suis censé raconter une histoire qui se déroule à Paris. Donc, je n’ai pas la liberté de pouvoir montrer Prague que je trouve magnifique. Mon souhait le plus vivace serait de pouvoir revenir à Prague pour filmer cette ville. »