L’automne sera francophone en Bohême du Sud
Les six Alliances françaises de République tchèque ainsi que le club franco-tchèque de Zlín entament ou ont déjà entamé leur festival automnal consacré à la promotion de la culture francophone. En Bohême du Sud, cet événement, intitulé « Francouzský podzim » (« L’automne français ») et riche en concerts, expositions, représentations théâtrales et autres, débute ce mercredi. Radio Prague s’est entretenue avec Antoine Palomar, le directeur de l’Alliance française installée à České Budějovice, la capitale de cette région.
Quels sont les événements auxquels on peut s’attendre cette année ? Il y a notamment du théâtre…
« Oui, cette année, nous avons une programmation particulièrement hétéroclite. C’est la première année qu’on s’essaie au théâtre. En fait, cela était un peu compliqué avant pour des questions de sous-titrage en tchèque. Mais cette année, nous avons réussi à avoir des troupes françaises. Nous aurons la Compagnie d’Eux qui est plutôt du cirque théâtre, la Compagnie Bulles en scène et aussi Eric Cénat, qui a collaboré avec l’Alliance française de Pardubice. Il va faire une lecture théâtralisée d’un roman de Jean Echenoz qui s’appelle « Courir », traduit en tchèque il y a quelques années et qui porte sur la vie d’Emile Zátopek. C’est donc une pièce que nous avons traduite du français au tchèque mais sur un sujet très tchèque. »
Le jumelage entre České Budějovice et Lorient est également mis à l’honneur puisqu’il y a notamment un concert d’un groupe de Lorient qui s’appelle Rhum et eau…
« Le jumelage avec Lorient, c’est aussi une tradition en fait dans le festival. On met toujours l’accent sur la Bretagne pendant le festival. Cette année, c’est Bretagne et cinéma. Mais Lorient nous envoie effectivement un groupe qui s’appelle Rhum et Eau, un groupe de chant marin, assez reconnu à Lorient et qui va interpréter des chansons de marins dans deux lieux à České Budějovice. La deuxième action typiquement lorientaise, c’est la venue d’un chef-cuisinier et de sa femme qui est sommelière et qui vont intervenir dans différents restaurants de la ville et aussi dans un lycée hôtelier. Il y aura un jour par restaurant ou par lycée et ils préparent des menus avec les chefs sur place. C’est donc l’occasion d’un échange entre les restaurants tchèques et Lorient. »Dans le cadre de ce thème autour de la Bretagne, il y a également une exposition « Retour en Bretagne » qui est présentée…
« Oui, ça c’est l’exposition d’ouverture. En fait il s’agit des artistes peintres de České Budějovice qui ont beaucoup de relations avec Lorient car il existe une association Bohême-Bretagne qui promeut la peinture, les arts entre les deux régions. Et donc les membres tchèques de cette association vont visiter régulièrement la Bretagne et ils y peignent. Cette année, ils ont donc fait une exposition sur la thématique « Retour de Bretagne » ou « Retour en Bretagne », avec un petit peu un double-sens, où ils vont exposer leurs œuvres d’inspiration bretonne. »L’Alliance française de Bohême du Sud ne concerne pas seulement la ville de České Budějovice mais également toute la région de Bohême du Sud. Comment cela s’exprime dans le festival ?
« C’est vrai que la région de Bohême du Sud est notre deuxième ou troisième partenaire principal dans la hiérarchie des sponsors et on essaie le plus possible de délocaliser nos événements, donc à Písek, Tábor, Nové Hrady, Rožmberk… Alors cette année, seules des expositions ou des journées thématiques décentralisées depuis České Budějovice. Il y a une exposition qui aura lieu dans les lycées bilingues de Písek et Tábor. Ensuite, nous allons organiser des visites guidées en français et en tchèque des deux anciennes résidences qui appartenaient à la famille Bucquoy jusqu’au milieu du XXe siècle à Nové Hrady. »
Comment faire pour rendre accessible des œuvres, des artistes francophones à un public tchèque ?
« Justement nous essayons le plus possible de rendre nos événements accessibles pour les francophones et pour les non-francophones. Bien sûr le public majoritaire de nos événements ce sont les étudiants de l’Alliance française ou les gens qui gravitent autour de l’Alliance française. Mais nous avons essayé de traduire au maximum le théâtre, le cinéma, les expositions en tchèque pour les rendre accessibles au plus grand nombre. »