L'avenir politique de Vladimír Spidla va se jouer, cette semaine
La semaine qui commence s'annonce houleuse, tant pour la coalition gouvernementale que pour son principal parti, la social-démocratie, et, surtout, son chef, Vladimir Spidla. Alena Gebertova.
On rappellera qu'aux élections européennes en Tchéquie, le parti social-démocrate a échoué, avec 2 sièges obtenus contre 9 par le principal parti d'opposition, l'ODS. Depuis la publication des résultats, médias tchèques et politologues prédisent la « mort » politique de Vladimir Spidla. Les voix qui demandent sa tête s'élèvent tant dans le camp opposé qu'au sein de son propre parti. L'ODS de Mirek Topolanek va plus loin encore en réclamant la démission du cabinet. Pour lui, la coalition gouvernementale, « incompétente », et encore moins la social-démocratie, ne jouit plus de la confiance de la nation... Quant aux communistes, deuxièmes aux élections européennes, ils ne cachent nullement ni leur aversion envers Vladimir Spidla ni leur refus de soutenir son cabinet. C'est assez logique : tout en étant homme politique de gauche, Spidla déclare ouvertement ses positions anticommunistes. Le « marathon man » Vladimir Spidla, homme laborieux et persévérant, d'esprit combatif, qualités que lui avouent même ses opposants, ne semble pas prêt à rendre les armes. Cette semaine, il posera très probablement au Parlement la question de confiance au gouvernement. Beaucoup estiment que c'est une manoeuvre risquée, compte tenu de la majorité très fragile de la coalition gouvernementale et en dépit de la volonté déclarée des leaders des deux autres partis de cette coalition de la maintenir. Toutefois, un moment plus crucial encore attend le Premier ministre samedi prochain, lors de la session du comité exécutif de son parti. Là encore il sera question de confiance, cette fois-ci de celle de ses confrères sociaux-démocrates à son égard.
« Cette session sera décisive. Cela dit, je suis ouvert à tout débat », a déclaré Spidla, samedi dernier, au lendemain de son retour de Bruxelles. C'est dans cet esprit qu'il essaiera, le 26 juin prochain, de défendre sa conception politique. Arrivera-t-il à convaincre ses adversaires et critiques, apparemment de plus en plus nombreux ?... La cacophonie des voix qui se font entendre à présent au sein de la social-démocratie fait penser que la bataille sera rude.