Le 28 octobre, jour de la fête nationale tchèque et de remise de distinctions d’Etat
Samedi 28 octobre marque le jour de la fête nationale en République tchèque et correspond au 105e anniversaire de la création de la Tchécoslovaquie indépendante. C’est également la toute première fois que le président Petr Pavel, élu en février dernier, officiera à la traditionnelle cérémonie de remise des distinctions d’Etat.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette cérémonie organisée dans la grande salle Vladislav, bijou de l’art gothique tardif au cœur du Château de Prague, est particulièrement attendue cette année : pas tant parce qu’elle est la première du nouveau président en fonctions, mais parce que beaucoup attendent a minima un changement de ton et d’atmosphère après les dix ans de la présidence de Miloš Zeman.
Différence notable par rapport aux cérémonies précédentes, cette année, tous les recteurs d’université de même que la présidente de la Chambre des députés, Markéta Pekarová Adamová (TOP 09) ont reçu des invitations.
Ce sont en tout 700 personnes qui se rassembleront dans la grande salle de cérémonie samedi soir et 2 000 invités qui, ensuite, célébreront la fête nationale dans la Salle espagnole au Château.
Le Sénat et la Chambre des députés ont proposé de distinguer plus de 200 personnes : si la chancellerie présidentielle a fait savoir qu’une soixantaine serait ainsi honorée, aucun nom n’a été dévoilé, même si plusieurs potentiels lauréats circulent. Par exemple, il a été proposé de décerner la médaille de la bravoure aux membres du groupe de résistance anti-communiste des frères Mašín. Toutefois, le chef de l’Etat a d’ores et déjà déclaré qu’il n’approuverait pas cette distinction. Il pourrait cependant décorer leur sœur, Zdena Mašínová, qui a été proposée par les deux chambres du Parlement.
Parmi les autres personnalités potentiellement distinguées figurent l’ancien Premier ministre et premier président du Sénat Petr Pithart, l’ancien ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg et la chanteuse et ancienne dissidente Marta Kubišová.
Les députés ont également proposé d’honorer de manière posthume Jiří Brady, un homme déporté à Terezín puis à Auschwitz et qui a survécu en s’enfuyant lors d’une marche de la mort. En 2016, il s’était trouvé bien malgré lui au cœur d’une polémique, l’ancien président Miloš Zeman refusant de lui remettre une distinction en raison de ses liens familiaux avec Daniel Herman, alors ministre de la Culture, qui avait rencontré le dalaï-lama au grand dam du chef de l’Etat.
Le président tchèque peut décerner des distinctions d’État à deux occasions dans l’année, le 1er janvier et le 28 octobre. Il le fait en général à l’occasion de la fête nationale. Le prédécesseur de Petr Pavel, Miloš Zeman, a honoré près de 400 personnes au cours de ses deux quinquennats. Le plus grand nombre de personnes distinguées un 28 octobre remonte à l’année 1998, lorsque Václav Havel avait décoré près de 90 personnes à l’occasion du 80e anniversaire de la fondation de la Tchécoslovaquie.
Les distinctions honorifiques d’État dans leur forme actuelle ont été établies par une loi de 2014. Les présidents peuvent décerner ou conférer l’Ordre du Lion blanc, l’Ordre de T. G. Masaryk (premier président de la Tchécoslovaquie indépendante) ainsi que les médailles du mérite et de l’héroïsme. Si les citoyens tchèques ne peuvent recevoir une décoration d’Etat que le 1er janvier et le 28 octobre, les étrangers peuvent être distingués à tout moment de l’année.
