Le braconnage, un problème très actuel en République tchèque

Photo illustrative: CC0 / Pixabay

Que ce soit dans la plaine ou les forêts, les écologistes trouvent de plus en plus de cadavres d’animaux sauvages. Les premiers responsables en sont les braconniers et leurs appâts empoisonnés. Quant au nombre de victimes recensées, 2016 a été la pire de ces dix dernières années. Le ministère de l’Environnement a donc décidé de mettre fin à cette pratique, notamment en lançant une coopération avec la police, les inspecteurs et d’autres institutions intéressées.

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Les braconniers tuent les animaux le plus souvent à l’aide d’un poison. Les statistiques des dernières années sont alarmantes, avec des dizaines d’animaux retrouvés morts chaque année. Pourtant, ces chiffres ne représentent qu’une petite partie des victimes de cette activité illégale. La plupart d’entre elles servent de trophée et ne sont jamais retrouvées.

Rien qu’en 2016, plus de trente rapaces sont morts de cette manière, dont douze grands aigles de mer, une espèce en voie de disparition. Les braconniers visent aussi plus particulièrement les loutres ou les lynx. Mais selon le directeur de l’Inspection tchèque de l’environnement, Erik Geuss, l’utilisation de poison nuit également à la végétation et s’avère dangereuse pour les animaux de compagnie, et pas seulement :

« Les appâts empoisonnés peuvent menacer par exemple les enfants, etc. »

Trouver le malfaiteur qui, s’il est arrêté, risque jusqu’à trois ans de prison, reste une tâche extrêmement difficile. Erik Geuss :

« Nous procédons à des autopsies et à d’autres analyses. Après avoir trouvé ce qui a tué ou empoisonné l’animal, nous discutons avec les témoins de l’événement. Parfois, l’auteur du crime est révélé, car nous pouvons par exemple déterminer où il a acheté les poisons en question. »

En général, les preuves qui permettent d’identifier et de condamner les malfaiteurs ne sont toutefois rassemblées qu’avec bien des difficultés. C’est la raison pour laquelle le ministère prépare désormais une « Stratégie nationale de lutte contre l’abattage illégal des animaux sauvages ». Ce nouveau document vise à faciliter la communication entre les différents organes et institutions chargés de la problématique, comme l’Inspection tchèque de l’environnement, la police et l’Inspection vétérinaire, mais aussi par exemple les ornithologues et les garde-chasses. Pour le ministre-adjoint Vladimír Dolejský, les principaux objectifs sont d’augmenter le taux de cas élucidés et d’améliorer la prévention :

Photo: ČIŽP
« Si les empoisonneurs voient l’intérêt des autorités et du public pour résoudre cette situation, le nombre d’animaux sauvages morts empoisonnés baissera. »

La stratégie comprendra également des changements concrets : des inspecteurs pourraient par exemple employer des chiens spécialement entraînés pour chercher les appâts suspects. Enfin, le ministère prépare un manuel qui expliquera au public comment agir, entre autres, en cas de trouvaille d’un animal empoisonné.