Le bruit, ce fléau de notre temps

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Ce jeudi est proclamé "Journée internationale de sensibilisation au bruit" ou "Journée de la lutte contre le bruit". Il s'agit d'une initiative pour diminuer les nuisances sonores de notre quotidien.

Se mobiliser contre le bruit, tel est l'objectif de cette initiative organisée en République tchèque pour la première fois en 1996. Pour obtenir plus d'informations sur le phénomène dont les conséquences nuisibles prennent une ampleur inquiétante, je me suis adressé à Ivo Vanek, président de l'Observatoire national du bruit de République tchèque :

"La population tchèque souffre le plus du bruit des transports routiers. Cette catégorie représente jusqu'à 80 % de l'ensemble des nuisances sonores, à côté du bruit des transports ferroviaires et aériens et du bruit industriel. Les conséquences nuisibles du bruit pour la santé de la population sont multiples. Tout commence par les troubles de sommeil qui se répercutent, par l'effet de domino, sur l'état de santé général provoquant la fatigue, l'inquiétude, la mauvaise humeur et les troubles psychiques. Les médecins ont démontré que le bruit peut provoquer ou aggraver par exemple la haute tension artérielle, l'infarctus du myocarde et d'autres maladies graves, qui dans les cas extrêmes peuvent finir par la mort."

Le citoyen tchèque devrait être protégé contre les nuisances sonores par une loi sur la protection de la santé publique adoptée en 2000. La loi ordonne à celui qui provoque le bruit de le réduire et de protéger ceux qui y sont exposés. Malheureusement, les infractions à cette loi sont aussi nombreuses que variées. Selon Ivo Vanek, c'est la législation de l'Union européenne qui joue aujourd'hui le rôle fondamental dans la lutte contre le bruit.

"Dans la première étape, on doit préparer, avant l'an 2007, les cartes stratégiques du bruit et, une année plus tard, chaque pays membre doit élaborer ce qu'on appelle les plans d'action contre le bruit et la stratégie de la lutte contre les nuisances sonores."

Ces derniers temps, on parle beaucoup de la pollution sonore. Il s'agit entre autres du bruit inutile, notamment de la musique dite d'ambiance, bruit auquel on est exposé dans des établissements publics, dans des restaurants, des discothèques. Ivo Vanek : "L'Organisation mondiale de la santé recommande aux jeunes de ne participer à des discothèques et des activités provoquant un bruit d'un niveau relativement élevé que quatre fois par an, et de n'y rester chaque fois que quatre heures au maximum. Tout ce qui dépasse cette limite représente déjà un risque pour la santé des jeunes."

Ivo Vanek se montre, cependant, assez sceptique en ce qui concerne les possibilités de lutter contre ce genre de pollution, lutte qui s'avère d'autant plus difficile que la sensibilité sonore des jeunes diminue.