Le budget de l'Etat 2008 très critiqué dès son adoption par le gouvernement

Photo: Commission européenne

Le gouvernement tchèque vient d'adopter le projet de budget de l'Etat pour 2008. En dépit d'un déficit inférieur aux précédents, le projet du cabinet Topolanek est très controversé, aussi bien en Tchéquie qu'à l'Union européenne.

Photo: Commission européenne
Plus d'un bilion de couronnes de revenus (27 couronnes l'euro), 71 milliards de plus en dépenses, c'est ce que définit le projet de loi financière adopté à l'unanimité par le gouvernement tchèque, lors de sa réunion de mercredi. Les 71 milliards de déficit représentent un tout petit peu moins que les 3 % du PIB demandés par la Commission européenne pour que la Tchéquie puisse adopter l'euro. Pourtant, Bruxelles affirme que ce résultat ne sera pas atteint l'année prochaine. Pourquoi ? Parce que les institutions de l'Union européenne emploient des méthodes plus rigoureuses pour le calcul du déficit des pays membres, selon la norme de l'Office des statistiques européennes, SA 95. Les institutions tchèques utilisent une autre norme qui n'est pas reconnue par l'Union. Le ministre des Finances chrétien-démocrate, Miroslav Kalousek, défend son projet et affirme qu'il est l'image de l'économie tchèque. Il compte aussi avec les subventions de l'Union européenne :

Miroslav Kalousek
« Le bilan de notre position face à l'Union européenne est que nous allons recevoir des subventions d'un montant de 76 milliards de couronnes alors que nous ne verserons qu'un peu plus de 30 milliards à l'Union européenne. Nous pensons donc que nous allons recevoir deux fois plus que ce que nous verserons. »

En Tchéquie, ce sont l'opposition social-démocrate et communiste et les syndicats qui critiquent le projet de budget 2008 qui serait trop basé sur la réforme des finances publiques qui entre en vigueur l'année prochaine. Pour l'opposition, le gouvernement diminue le déficit aux dépends du niveau de vie, pour les syndicats une hausse des salaires des fonctionnaires de 1,5 % seulement est inacceptable. Réponse du Premier ministre, Mirek Topolanek, aux syndicats :

Mirek Topolanek,  photo: CTK
« Les syndicats ont oublié les lois qui entreront en vigueur l'année prochaine. La majorité des fonctionnaires paient environ 25 % d'impôts. L'année prochaine, avec l'entrée en vigueur de la loi qui diminue l'imposition sur les personnes physiques, ils gagneront pratiquement de 6 à 7 % de plus. »

Autre réaction, celle de l'ONG, Transparency International qui critique également le budget 2008 et le qualifie d'incompréhensible même pour des économistes chevronnés. La loi des finances doit encore être adoptée par le Parlement. A la Chambre des députés, la bataille sera difficile car elle est refusée par l'opposition, mais aussi certains membres de la faible majorité gouvernementale. Elle devrait passer au Sénat dominé par la majorité gouvernementale pour être ensuite signée par le président de la République.