Le Bureau du travail embauche

Photo: ČT

La ministre du Travail et des Affaires sociales Michaela Marksová a annoncé ce mardi un plan pour lutter contre la fraude aux allocations sociales, qui représente pourtant un montant largement inférieur à celui de la fraude fiscale. Le Bureau du travail, l'équivalent de Pôle emploi en France, va ainsi recruter 600 agents pour contrôler les dépenses sociales de l'Etat.

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Pour la ministre social-démocrate, il serait question d'une possible économie de 5 à 10% sur les 10 milliards de couronnes (360 millions d'euros environ) versées chaque année pour les personnes en grand besoin, une économie estimée donc de 18 à 36 millions d'euros. Par comparaison, l'évasion fiscale représenterait annuellement environ 100 milliards de couronnes à l’Etat tchèque. Cela représente une somme de près de 3,7 milliards d’euros, l’équivalent de 3% du produit intérieur brut tchèque (PIB), bien supérieure donc au montant estimé des fraudes aux allocations sociales.

Pourtant, c'est contre ce dernier phénomène que Michaela Marksová entend lutter et ce, dès août ou septembre, quand seront embauchés les premiers agents consacrés à cette tâche. A l'origine, la ministe voulait recruter 1200 fonctionnaires mais le ministre des Finances, le milliardaire Andrej Babiš (ANO), a insisté pour que cet effectif soit réduit de moitié.

Le gouvernement de droite de Petr Nečas, loin de s'intéresser à la fraude fiscale, s'était lui aussi engagé dans cette lutte contre les plus pauvres notamment par l'intermédiaire du ministre du Travail et des Affaires sociales Jaromír Drábek (TOP 09). Pour cela, ce dernier avait décidé la mise en place d'une carte de crédit dite « sociale », la sKarta, sur laquelle devait être versée les différentes allocations sociales. Le projet, critiqué de toute part et victime de défaillances à répétition, a été depuis abandonné. Et dans le même temps, le ministre avait réduit les effectifs du Bureau du travail, notamment ceux qui travaillaient sur le contrôle des allocations sociales.

Voici ce qui a également motivé Michaela Marksová à réembaucher un certain nombre de ces agents, pour un coût annuel estimé à 160 millions de couronnes (6 millions d'euros environ), un coût qui, selon elle, serait largement amorti par les économies attendues.