Le cabinet de Bohuslav Sobotka est prêt

Bohuslav Sobotka, photo: ČTK

Comme le veut la tradition, les ministres sont officiellement nommés par le président de la République, mais c’est le Premier ministre qui les introduit dans leurs bureaux respectifs. Si le nouveau cabinet a été nommé ce mercredi par Miloš Zeman, il incombait désormais à Bohuslav Sobotka d’investir les ministres dans leurs fonctions. Ce vendredi, le Premier ministre tchèque a ainsi solennellement accompagné le ministre de l’Environnement, le ministre de l’Education et le ministre de la Culture à leurs lieux de travail.

Bohuslav Sobotka,  photo: ČTK
Depuis la nomination officielle ce mercredi par le président de la République, Miloš Zeman, des seize ministres du nouveau cabinet, le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, s’est quant à lui lancé dans l’accompagnement officiel des ministres à leurs futurs bureaux. Avec la prise des fonctions par les trois ministres restants ce vendredi, le mandat de l’ancien gouvernement intérimaire, en place depuis le mois de juillet dernier et dirigé par Jiří Rusnok, prendra bel et bien fin. Les derniers ministres à s’approprier leurs bureaux ce vendredi, ont été Richard Brabec, du mouvement ANO, ministre de l’Environnement, le social-démocrate Marcel Chládek (ČSSD) en tant que ministre de l’Education, et le chrétien-démocrate Daniel Herman (KDU-ČSL) pour le poste de ministre de la Culture. A l’égard de ce poste à responsabilité, ce dernier s’est laissé entendre ce jeudi :

Daniel Herman,  photo: ČTK
« Je considère mon mandat comme un service au pays. Je suis impliqué de longue durée déjà dans la sphère publique et je souligne que le mot ‘ministr’ -‘ministre’ en français, et le mot ‘ministrant’ - ‘servant d’autel’ en français, proviennent de la même origine étymologique latine ‘ministrare’, qui signifie ‘servir’. »

Certains nouveaux ministres ont déjà annoncé leurs premiers pas au sein de leurs portefeuilles. Ainsi, une des principales réformes réalisées par le gouvernement en place concernera la suppression du système de l’épargne privée de la retraite. La ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová-Tominová, qui l’a annoncé ce jeudi, prévoit la suppression du second pilier des retraites à partir du mois de janvier 2016. Un groupe de travail composé d’experts des partis gouvernementaux ainsi que de l’opposition devrait contribuer à élaborer un nouveau système de pensions. Et si jusqu’à présent près de 84 000 personnes ont souscrit à ce second pilier, Michaela Marksová-Tominová a tenu à préciser :

Michaela Marksová-Tominová,  photo: ČTK
« La première chose, sur laquelle va devoir se pencher ce groupe d’experts, ce sera de décider du sort de l’argent qui a été jusqu’à présent épargné par les citoyens, au moment où le second pilier des retraites sera supprimé. Car nous ne voulons en aucun cas léser ces personnes. »

Jan Mládek,  photo: ČTK
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Jan Mládek, a annoncé à son tour, l’intention de briser les limites d’extraction de lignite. Il a toutefois rassuré que l’exploitation ne devrait pas entraîner la destruction des zones habitées. Quant au nouveau chef de la diplomatie tchèque, Lubomír Zaorálek, il veut s’investir dans la bataille liée à l’acceptation de l’euro, ainsi que dans l’adhésion de la République tchèque au pacte budgétaire européen.

Andrej Babiš, quant à lui, a pleinement investi ses fonctions dès ce mercredi. Il a même eu le temps de se présenter, jeudi, devant les tribunaux slovaques pour assister au procès, l’opposant à l’Institut slovaque de la mémoire nationale, afin d’écarter les soupçons de sa présupposée collaboration avec la police secrète communiste. Et ce vendredi, Andrej Babiš, le nouveau ministre des Finances, a également rendu public les prévisions macroéconomiques pour l’année 2014. Selon son prédécesseur, Jan Fischer, il s’agit de prévisions qui sont en conformité avec les estimations, ayant servi pour l’élaboration du budget de l’Etat de cette année ; un budget présentant un déficit de 112 milliards de couronnes, soit près de 4,2 milliards d’euros. Si selon ces prévisions, le produit intérieur brut de la République tchèque doit croitre de 1,3% en 2014, selon les informations fournies par la Banque nationale tchèque, la croissance économique devrait atteindre les 2,1%. Dans tous les cas, même si la croissance s’annonce modeste, le nouveau gouvernement en place devra faire face à de grandes attentes de la part des électeurs.