Le cabinet va durcir la lutte contre la corruption
Jusqu'à 12 ans de prison pour les cas de corruption graves, 10 ans pour le blanchiment d'argent, 2 ans pour l'offre d'un pot-de-vin et 3 ans pour le silence sur les actes de corruption: voilà ce que prévoit le projet d'amendement du code pénal soumis par le ministre de la Justice, Jiri Pospisil, en vue de lutter contre la corruption.
« Quand une personne est au courant qu'un acte de corruption a été commis, sans qu'elle en soit un acteur direct, et qu'elle ne le signale pas, alors cette connaissance peut, dans certaines circonstances, être qualifiée d'acte criminel. »
Le ministre souhaite que le projet prenne force de loi à partir du 1er janvier prochain. Une chance qu'il passe à la chambre existe, car il jouit du soutien d'une partie des députés sociaux-démocrates dans l'opposition. L'ancienne représentante du parquet, Marie Benesova, est toutefois sceptique :
« Il faudrait prêter plus d'attention à la prévention et, surtout, manifester une volonté politique d'enquêter sur toutes les affaires de corruption à tous les niveaux. »
La détection des cas de corruption est à un très bas niveau en Tchéquie. Transparency International dénonce depuis longtemps le fait que les politiciens sont les principaux responsables de cette situation en matière de corruption et elle critique aussi les défaillances de la police dans les enquêtes sur les affaires de corruption. En 2005, 82 personnes ont été condamnées pour corruption et 24 seulement pour avoir accepté un pot-de-vin.