Le cardinal Dominik Duka interdit deux événements liés à la Prague Pride
Deux événements liés au festival LGBT Prague Pride ne se tiendront pas comme prévu. Organisés par Logos, une société chrétienne œcuménique pour l’intégration des homosexuels au sein de l’Eglise, les événements auraient dû se dérouler dans la paroisse étudiante de l’église Saint-Sauveur à Prague. Néanmoins, leur tenue a été interdite par l’archevêque de Prague et cardinal Dominik Duka.
« Le cardinal ne veut pas que cet événement soit considéré comme un soutien de l’Eglise de la Marche des Fiertés. Un malentendu s’est produit ici contre lequel moi-même, ainsi que les initiateurs de l’événement, la société Logos et Prague Pride, nous avons protesté. Cet événement n’était pas prévu comme un soutien de cette action de la part de notre paroisse. Nous avons simplement ouvert nos portes à un débat académique sur ce thème. Son Excellence le cardinal a dit qu’il n’était pas contre le débat comme tel mais que cette coïncidence temporelle lui semblait malvenue. Et je le respecte. »
L’organisation présumée de manifestations consacrées à cette problématique dans le cadre de l’Eglise catholique a également ouvert le débat sur le statut des personnes homosexuelles au sein même de l’Eglise. Tomáš Halík rappelle la doctrine officielle :
« L’avis officiel de notre Eglise dit que l’orientation homosexuelle comme telle n’est pas un péché et que ces gens-là doivent être respectés et acceptés sans discrimination. Mais il dit aussi que les unions de ces gens ne doivent pas être considérées comme un mariage, et notamment dans le sens du sacrement du mariage de l’Eglise catholique. Le terme ‘mariage’ doit être réservé uniquement aux unions entre un homme et une femme. Je suis complétement d’accord sur ce point. »L’interdiction de la tenue de ces événements à la paroisse a néanmoins surpris les organisateurs du festival. La société Logos a exprimé ses inquiétudes vis-à-vis de l’attitude des autorités de l’Eglise catholique et de son représentant Dominik Duka. Dans sa proclamation officielle, la société Logos estime que l’Eglise refuse par cet acte tout dialogue autour de cette problématique. Tomáš Halík s’oppose à cet avis :
« Nous avons déjà discuté sur ce thème plusieurs fois dans notre paroisse étudiante. Nous avons invité des sexologues et différents experts, ainsi que des chrétiens homosexuels qui cherchent leur place dans l’Eglise. Donc, ce n’est pas pour nous une nouveauté. Un tel débat est important dans l’Eglise toute entière et il est tout-à-fait commun à l’étranger. Même le pape François a invité à un débat ouvert sur cette problématique. Je crois donc que ce dialogue n’est pas fini et qu’il ne doit pas finir. Nous allons y revenir une autre fois. Nous allons désormais discuter sur ce thème dans notre paroisse étudiante, peut-être avec d’autres participants mais avec la même franchise. »Les deux événements concernés qui devraient se tenir le 12 et le 13 août ne sont pourtant pas annulés complètement mais seront déplacés ailleurs.