Le cardinal Miloslav Vlk sur les pages du quotidien Lidove noviny

Le cardinal Vlk

Le troisième millénaire aura un caractère plus religieux que le précédent. L'évolution de la société montre que le monde tel qu'il se présente aujourd'hui ne saurait continuer... Une déclaration du cardinal tchèque, Miloslav Vlk, pour l'édition de ce vendredi du quotidien Lidove noviny. Alena Gebertova l'a lu pour vous.

Le cardinal Vlk
Le cardinal Vlk refuse l'idée que les Tchèques soient aussi areligieux comme on le prétend. Dans le monde et chez nous, on remarque la même tendance : les gens disent oui à la foi, mais non à l'Eglise. Le récent recensement de la population l'a d'ailleurs nettement confirmé. Miloslav Vlk trouve assez naturel que l'Eglise catholique en Tchéquie ait perdu, au cours des dernières années, certains sympathisants. Il s'agit, surtout, de ceux qui, sous l'ancien régime, la percevaient comme le symbole de la lutte pour la liberté. « Mais ce qui compte, ce n'est pas d'avoir des sympathisants mais des fidèles », dit-il.

L'homme d'aujourd'hui cherche le sens de la vie, mais, d'un autre côté, il refuse toute restriction de sa liberté. D'après le primat de l'Eglise catholique tchèque, une liberté sans bornes que l'on peut voir un peu partout, apporte des écueils et de grands dangers. La drogue et la violence en seraient les manifestations les plus flagrantes. Or, la société se trouve dans une phase limite et il y a lieu de s'attendre à une fracture, dit Miloslav Vlk.

A la fin de l'entretien, dans Lidove noviny, le cardinal Vlk répond à deux questions que la presse tchèque aime souvent évoquer, dans le contexte de l'Eglise, questions relatives au célibat et à l'avortement. Il dit : « Il faut maintenir le célibat, car le monde d'aujourd'hui n'est pas favorable au sacrifice. Tous ceux qui en sont capables ont pour mission de diffuser dans ce sens un signal fort qui est le leur »... Et si l'Eglise s'oppose à l'avortement, c'est qu'elle défend la vie, les droits de l'homme et la dignité humaine de ceux qui ne sont pas encore capables de se défendre eux-mêmes, conclut le cardinal.

Disons à la fin que son nom figure parmi ceux dont on spécule, dans la presse tchèque et mondiale, en rapport avec la prochaine élection du pape. Comme seule réponse, Miloslav Vlk a un sourire.