Le centre de Prague doit vivre
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le centre de Prague, représenté principalement par le 1er arrondissement, avait tendance à se dépeupler. La mairie a pris des mesures pour que cela ne continue pas.
L'adjoint au maire du 1er arrondissement pour la politique du logement, Petr Burgr, est clair : « Nous devons tout faire pour que le centre de Prague ne devienne pas une ville morte. Mon objectif est qu'il y ait de moins en moins de néons éclairant les bureaux et de plus en plus de lampes éclairant les tables de cuisine ». Il faut savoir que le 1er arrondissement de Prague, regroupant la majorité des quartiers historiques de la capitale, perd 500 habitants chaque année. D'après le dernier recensement, Prague 1 compte dans les 34 000 habitants. La transformation de beaucoup d'immeubles en hôtel s'est arrêtée, mais la mairie ne voit pas d'un bon oeil que les appartements soient occupés seulement pour des séjours temporaires ou achetés par des patrons qui n'y ont pas leur domicile fixe. Pour cela, la mairie du 1er arrondissement a commencé à vendre la plus grande partie des logements qu'elle possède à leurs locataires. Dans le 1er arrondissement, il y a dans les 15 000 logements. La mairie en possédait 5 000 et en a déjà vendu 2 000. A l'avenir, elle compte conserver 1 000 logements seulement. Selon le président de l'Association des agences immobilières tchèques, Jaroslav Novotny, le tiers de ces logements vendus aux locataires actuels sera, certainement, revendu avec un bénéfice appréciable. En effet, le niveau des prix est éloquent : alors que le locataire peut acheter son appartement à la mairie entre 260 et 330 euros le m2, le prix de vente peut aller de 1000 euros, pour un logement avant sa reconstruction, à plus de 3 000 euros le m² après rénovation. Un grand nombre de locataires qui achèteront un logement à la mairie, choisira de le vendre et d'acheter ensuite une maison. D'autre part, bon nombre de cadres qui ont décidé de quitter le centre de Prague pour habiter dans des maisons à la périphérie ou en banlieue, voudraient bien habiter à une bonne adresse. Ce sont des acheteurs potentiels des appartements du centre de Prague. Les riches étrangers représentent une deuxième catégorie d'acheteurs, mais aussi les personnalités du sport ou du show business.
Ainsi donc, la mairie du 1er arrondissement pragois, grâce à la vente de la plus grande partie des logements qu'elle possède, espère ralentir le dépeuplement du centre historique. Elle est persuadée que le nombre d'habitants de l'arrondissement se stabilisera autour des 32 000. Le 1er arrondissement devrait donc vivre et non pas se transformer en quartiers de bureaux et hôtels seulement.