Le château d’Opocno reste dans le giron de l’Etat
Le château d’Opocno situé dans la région de Hradec Kralove en Bohême restera propriété de l’Etat. Ainsi en a décidé la Haute cour de justice de Brno, rejetant ainsi l’appel de Kristina Colloredo-Mansfeld, dont les ancêtres ont été propriétaires de ce château Renaissance pendant trois siècles.
Mais l’Institut des monuments nationaux, partie adverse de la famille Colloredo-Mansfeld, explique aujourd’hui que le père de Kristina Colloredo-Mansfeld est soupçonné de s’être déclaré de nationalité allemande en 1940. Les preuves écrites ont toutefois disparu. En 1945, l’Etat tchécoslovaque confisquera la propriété pour collaboration avec les nazis.
La justice a cependant déjà donné raison une fois à Kristina Colloredo-Mansfeld : en 2003, elle parvient à récupérer la propriété familiale avant que la Cour constitutionnelle tchèque n’annule toutes les décisions précédentes, considérant que la confiscation d’Opocno par les nazis ne pouvait être considéré comme de la persécution raciale.
La Haute cour de justice de Brno a donc rejeté l’appel de l’héritière contre le dernier verdict rendu par le tribunal régional de Hradec Kralove. Aujourd’hui, Kristina Colloredo-Mansfeld envisage donc de porter l’affaire devant la Cour européenne de Strasbourg.
Iva Lanska, directrice du bureau territorial de Pardubice de l’Institut des monuments nationaux qui s’occupe de la gestion du château, se dit, elle, satisfaite du verdict rendu en novembre par la Haute cour de Brno, mais rendu public seulement ce jeudi. Elle espère qu’il en sera de même dans le cas d’un procès à Strasbourg. Car les descendants sont également en procès à propos du mobilier du château, un mobilier dont la valeur s’élèverait à un million de couronnes (38 000 euros environs). Iva Lanska :
« Un verdict partiel avait été rendu une première fois pour une partie du mobilier. Nous avions fait appel de ce verdict et la Cour d’appel a rejeté la plainte des Colloredo. Le mobilier est donc resté propriété de l’Etat. Nous supposons que la partie adverse va continuer à se battre, mais je veux croire que, tout comme les tribunaux ont dû se plier à la décision de la Haute cour de justice dans le cas du bâtiment, il en sera de même dans le cas du mobilier. »Le château d’Opocno n’est de loin pas le seul cas où une famille de la noblesse cherche à récupérer des propriétés confisquées après 1945.