Quatorze ans de litiges dans une affaire de restitution de biens
Cela fait quatorze ans que la descendante d'une ancienne famille de la noblesse tchèque mène un procès de restitution de biens confisqués, après la Deuxième Guerre mondiale. Ces biens, d'une valeur de plusieurs millions d'euros, ont été restitués, mais la justice tchèque ne semble pas unanime dans cette affaire.
« En fin de compte, le château n'a pas été fermé. Madame Christine s'est mise d'accord avec l'institut de la protection des monuments historiques, car le mobilier, en dehors de soixante tableaux, appartient toujours à l'Etat. Autrement, rien n'a changé, le château est toujours ouvert au public, comme auparavant. »
D'un autre côté, la Cour constitutionnelle vient de casser le jugement de la cour départementale. Selon les juges constitutionnels, le tribunal départemental a mal interprété les preuves de la nationalité tchèque du parent de Christine Coloredo-Mansfeld, propriétaire du château d'Opocno et d'autres biens. Il avait rempli le formulaire demandant la nationalité allemande, au temps du Troisième Reich, devenant ainsi une personne non-grata en Tchécoslovaquie. Ses biens ont été donc légitimement confisqués après la Deuxième Guerre mondiale et ne peuvent être l'objet d'une restitution. L'affaire est donc renvoyée à la cour départementale, et il semble que la procédure juridique pourrait durer encore longtemps. Une affaire de restitution qui traîne en longueur, depuis 1991, comme bien d'autres, car la période d'avant, pendant, et après la Seconde Guerre mondiale, reste peu claire, avec l'Occupation, le Protectorat de Bohême et Moravie et le putsch communiste de 1948.