Le chef de la diplomatie tunisienne à Prague: "Elargir la coopération à plusieurs domaines, dont la sécurité et l'armement"
Le chef de la diplomatie tunisienne, Taïeb Baccouche, est dans la capitale tchèque en cette fin de semaine pour une visite de travail. Il a répondu aux questions de Radio Prague :
« Il s’agit d’abord de continuer ce qui a déjà été fait auparavant en le développant et renforçant davantage. La coopération entre la Tunisie et la République tchèque était limitée à quelques domaines économiques et commerciaux mais nous voulons désormais l’élargir à plusieurs domaines, dont la sécurité, l’armement, la culture, le tourisme, l’hydraulique et l’agricole. »
Concrètement, dans les domaines de la sécurité et de l’armement, qu’est-ce que cela signifie ?
« Il va y avoir une visite prochainement du vice-ministre tchèque de la Défense en Tunisie suivie d’une visite du ministre tunisien de la Défense à Prague pour mettre en pratique les modalités de cette coopération dans les détails. Mon rôle est de placer cela dans un cadre politique général. Il peut y avoir par exemple de l’industrie d’armement en Tunisie avec le concours et la participation de la République tchèque comme il peut y avoir d’autres formes de coopération, commerciales aussi, sur le plan sécuritaire. »
La Tunisie, victime du terrorisme islamiste, connaît également une terrible année 2015, avec une tentative d’attentat qui vient d’être déjouée, de nouveau à Sousse. De quoi a besoin la Tunisie que pourrait lui fournir la République tchèque ?
« Je pense qu’il peut y avoir des moyens de contrôle plus sophistiqués de nos frontières, pour empêcher le passage des armes et des terroristes. Nous allons discuter des modalités de cela avec les Tchèques. Peut-être aussi des besoins en munitions, soit sous forme commerciale soit sous forme d’industrie. Tout cela fera partie des modalités pratiques discutées entre experts selon les besoins. »La Tunisie fait face à des attentats et également à un afflux de migrants venant de Libye notamment. Comprenez-vous les réticences des autorités tchèques à accueillir des réfugiés sur leur sol ?
« D’abord nous le comprenons parfaitement, ensuite nous ne demandons pas à nos amis tchèques de recevoir des émigrés, ce n’est pas du tout notre propos. C’est vrai qu’en Tunisie, de par la proximité de la Libye, nous avons accueilli dès les premiers jours de la révolution libyenne – ou pratiquement la guerre civile – plus d’un million de Libyens avec également un nombre important d’Africains subsahariens qui étaient en Libye et sont passés en Tunisie. Mais la situation en République tchèque n’a rien à voir avec la situation de la Tunisie à ce moment-là. »
La remise en service d’une ligne aérienne directe entre Tunis et Prague est-elle à l’ordre du jour ?
« Nous avons évoqué cela et je vais discuter de la question avec le ministre tchèque des transports. Nous pensons que cela peut contribuer au développement des relations commerciales et touristiques. Je pense que cette visite est couronnée de succès et est un prélude encourageant à notre future coopération. »