Le Corbusier au Château de Prague
Le manège du Château de Prague abrite, ces jours-ci, une exposition d'oeuvres graphiques de l'architecte Le Corbusier en provenance des collections de la galerie Hochelber Fine Art de Montréal. Nous avons demandé des précisions au commissaire de l'exposition, Dusan Seidl, qui a dit:
L'art graphique n'était pas sans importance pour l'ensemble de l'oeuvre du célèbre architecte. Dusan Seidl précise:
"Son architecture était liée avec une certaine liberté que Le Corbusier cherchait à atteindre dans sa création, justement parce qu'il préférait toujours la beauté à l'utilité, sans négliger l'utilité, bien entendu. Il a commencé à peindre très tôt. Déjà en 1917, encore avant de se consacrer à l'architecture, il a commencé à peindre, et il développait toute une série de motifs depuis les années 1920. Ses gravures et ses lithographies sont donc une conclusion de son oeuvre de dessinateur."
Evidemment, on en vient à se demander en quoi Le Corbusier graphiste a influencé Le Corbusier architecte et vice versa.
"C'est une question difficile, dit Dusan Seidl. Dans un dialogue, dans une réponse faite au théoricien de l'art, Karel Teige, il dit qu'au fond il n'y pas de différence entre le plasticien et l'architecte, que les deux travaillent la matière dans l'espace. La seule différence, c'est de savoir si c'est un espace à deux ou à trois dimensions. Il s'agit donc toujours de saisir la beauté dans un espace. La création de Le Corbusier, libre ou architecturale, servait toujours la poésie qu'il admirait. Et cela a exercé indubitablement une certaine influence sur les oeuvres de la dernière période de sa vie, dont, par exemple, la chapelle de Ronchamp. Là, on voit clairement que la facture de ses oeuvres libres s'est reflétée dans ses oeuvres architecturales."
L'exposition sera ouverte à Prague jusqu'au 25 avril et sera ensuite transférée au centre Egon Schiele à Cesky Krumlov.