Le danger de la grippe aviaire se rapproche de la Tchéquie

Foto: CTK
0:00
/
0:00

Conscientes du danger de la grippe aviaire, les autorités tchèques suivent les recommandations de la Commission européenne, mais établissent aussi une stratégie de lutte contre ce fléau qui est déjà aux portes de l'Europe.

Roumanie,  photo: CTK
Le ministère tchèque de la Santé serait prêt à commander deux millions de vaccins contre la grippe aviaire. Naturellement, quand ce vaccin existera, car les sociétés pharmaceutiques ne commenceront à le développer que quand le virus de la grippe aviaire s'avéra transmissible chez l'homme, ce qui n'est pas encore le cas, selon les spécialistes. Le Premier ministre tchèque, Jiri Paroubek déclarait jeudi : « Je pense que l'opinion tchèque peut être rassurée, car nous suivons de près la situation. Le gouvernement prendra des mesures concrètes, après avoir consulté des spécialistes, en premier lieu les responsables de l'hygiène et les vétérinaires. La situation doit être examinée d'une manière critique, car cela coûtera des centaines de millions de couronnes à l'Etat, mais je ne voudrais pas que nous sous-estimions quoi que ce soit. » La République tchèque vient d'interdire les importations de volailles et d'oiseaux de Roumanie. La même interdiction est valable, depuis lundi, pour la Turquie. Explications de Josef Duben, porte-parole du Service vétérinaire national :

« Le service vétérinaire national prend la situation autour de la grippe aviaire très au sérieux, comme dans tous les autres pays européens. Cela signifie l'interdiction des importations d'oiseaux, de volaille, de plumes non-traitées. Nous en avons informé nos services vétérinaires aux frontières, ainsi que les douanes. Toutes les mesures de protections sont donc entrées en vigueur. »

La Commission européenne recommande aussi la vaccination contre la grippe classique, bien que cela ne protège pas contre la grippe aviaire. D'après la porte-parole du ministère de la Santé, cette recommandation est déjà appliquée en Tchéquie, les citoyens de plus de 65 ans ou les personnes à risques pouvant se faire vacciner gratuitement. Les autres citoyens paient dans les 7 euros pour être vaccinés s'ils le veulent. Pourtant, d'après la directrice du Laboratoire national de référence, Martina Havlickova, une pandémie de grippe aviaire en Tchéquie ne serait pas à craindre...

Photo: CTK
« Il n'y a aucune raison de panique ou de craintes exagérées. Naturellement, la situation est grave, et nous savons que la pandémie est typique pour la grippe. Elle pourrait apparaître à l'avenir. Nous ne pouvons pas dire si ce sera dans quelque temps ou dans un délai beaucoup plus long. Ce ne serait que des spéculations. »

La République tchèque dispose quand même d'un plan pandémique. Il compte sur le traitement prioritaire de 1 700 000 citoyens à risque ou indispensables pour le fonctionnement de l'Etat avec le médicament Tamiflu. Le ministère de la Santé dispose actuellement de 600 000 doses de Tamiflu et la même quantité devrait être livrée en 2006. D'autres médicaments efficaces contre la grippe aviaire seront aussi achetés.