Le développement du réseau autoroutier est menacé par la crise

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La crise économique mondiale commence à se faire sentir dans d’autres secteurs que celui de la production. Le ministère des Transports a annoncé cette semaine qu’il ne disposait pas des moyens financiers nécessaires au développement du réseau autoroutier en Tchéquie.

Pour satisfaire aux exigences du plan de construction de nouveaux tronçons d’autoroute en 2010, le ministère des Transports aurait besoin de 50 milliards de couronnes (près de 2 milliards d’euros). Le ministre des Finances, Eduard Janota, a pourtant refusé ce lundi d’accorder à son collègue des Transports, Gustav Slameček, au moins 20 milliards pour achever les constructions en cours. Bien que le ministre des Finances ait classé les investissements dans l’infrastructure des transports parmi ses priorités, ce secteur de l’économie devra se contenter en 2010 du même volume de moyens financiers alloués par le budget de l’Etat que cette année – 36 milliards. Ainsi donc, sur un total de 80 milliards de couronnes, la majeure partie sera fournie par les fonds européens. Les automobilistes vont devoir encore attendre avant de pouvoir utiliser certains tronçons d’autoroutes qui ont pourtant une importance vitale. Ils ne sont pas les seuls à être concernés par le retard pris dans le développement du réseau autoroutier tchèque. A Nové Město, en Bohême de l’Est, une centaine de personnes ont bloqué la circulation en traversant de manière continue un passage protégé dans le centre-ville. Elles voulaient ainsi attirer l’attention sur l’incapacité de l’Etat à terminer l’autoroute D11 reliant Prague à Hradec Králové. De ce fait, environ 5 000 poids lourds doivent quotidiennement passer par le centre de la ville. Les habitants ne comptent pas rester les bras croisés et sont prêts à protester de nouveau, comme l’affirme l’adjoint au maire, Vladimír Beer :

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« Nous continuerons les protestations si rien ne se passe. Quelqu’un doit vraiment nous aider à trouver une solution à cette situation, cela doit être l’Etat, car nous n’en sommes pas capables tout seuls. La Direction générale des Routes et Autoroutes devrait se réveiller, peut-être aussi le président du Conseil régional, et ils devraient s’efforcer de nous aider, œuvrer pour régler ces problèmes. »

L’insuffisance de moyens financiers va aussi toucher l’autoroute D47 qui conduit d’Olomouc à la frontière polonaise et qui est capitale pour le développement de la Moravie du Nord et de son chef-lieu Ostrava. Cela fait trois ans qu’elle aurait dû être en service. Les chantiers seront aussi mis en veilleuse sur les tronçons d’autoroute qui devraient mener de Brno à Vienne ou de Prague à České Budějovice et vers la frontière allemande. C’est aussi un coup dur pour l’industrie du bâtiment, car l’arrêt de la construction de certains tronçons d’autoroute se traduira par des licenciements : jusqu’à 45 000 personnes selon l’Union des patrons de l’industrie du bâtiment. A moins que le cabinet de Jan Fischer ne trouve des moyens financiers par le biais de l’émission de Bons du Trésor, comme le propose le ministre des transports, Gustav Slameček.