Le difficile redémarrage de l’industrie automobile en République tchèque
La production de voitures de tourisme en République tchèque a enregistré une forte baisse interannuelle de 35,7% au cours des cinq premiers mois de cette année.
Les acteurs de l’industrie automobile en République tchèque se sont habitués à rouler sur l’or ces dernières années. Malgré un ralentissement de l’activité constaté en 2019 (1,427 million de voitures produites en 2019, soit une baisse de 0,7% par rapport à une année 2018 record), la République tchèque n’en reste pas moins le premier producteur en Europe centrale et le cinquième en Europe (derrière l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni).
Au total, le secteur de l’automobile, qui contribue à hauteur d’environ 25% à l’ensemble de la production industrielle en République tchèque, comptait un peu plus de 133 000 employés en 2019, en tenant compte des constructeurs mêmes et des diverses sociétés dépendantes de ceux-ci productrices d’équipements et de pièces détachées. Le tout pour un salaire moyen de 43 949 couronnes (1 630 euros), qui a augmenté de 6 % en 2019. Ce niveau de rémunération a dépassé de 31,5% le montant du salaire brut mensuel moyen pour la République tchèque, toutes activités confondues.
Si les analystes s’attendaient déjà en début d’année à ce que cette croissance ne se poursuive pas – ou alors à un niveau moindre – en 2020 en raison, entre autres, de l’évolution de la situation économique dans le monde, des normes antipollution en Europe (instauration de tests d’émissions), des barrières douanières, des incertitudes liées au Brexit ou encore du repli de certains marchés importants comme la Chine, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, la crise du coronavirus a tout chamboulé en l’espace de quelques semaines seulement.
C’est ainsi qu’entre le début du mois de janvier et la fin du mois de mai, seules 399 861 nouvelles voitures sont sorties des usines des constructeurs automobiles installés dans le pays, à savoir Škoda Auto (groupe Volkswagen), le sud-coréen Hyundai et la coentreprise TPCA (Toyota Peugeot Citroën Automobile). Les chiffres ont été communiqués, jeudi, par l’Association de l’industrie automobile (AutoSAP), et il s’agit donc d’une baisse de 35,7% par rapport à la même période en 2019. Comme les autres pays en Europe, la République tchèque n’a donc pas échappé aux conséquences de la crise du coronavirus. Après un mois d’avril déjà catastrophique (-88,5%), une chute de la production de l’ordre de 52% a de nouveau été enregistrée en mai (62 184 véhicules produits).
Pour autant, Škoda Auto, contraint d’arrêter sa production pendant plus d’un mois et qui a repris son activité le 27 avril, est resté largement en tête avec 263 589 véhicules depuis début janvier (-32,8% par rapport à 2019). La branche tchèque de Hyundai a produit 79 790 unités (-39,5 %) et TPCA 56 302 (-42,3%).
Si la trajectoire est donc de nouveau positive, l’évolution du marché pourrait bientôt être influencée par une demande en forte baisse. En mai, les immatriculations de nouveaux véhicules ont ainsi baissé de 44,4% en République tchèque et de 52,3% au sein de l’Union européenne.