Le folklore revitalisé au Centre tchèque à Prague

Photo: Centre tchèque de Prague

Le Centre tchèque de Prague propose jusqu’au 4 avril une exposition intitulée « Folklore is alive ! ».

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Si le mot « folklore » peut faire hausser les sourcils, en raison du poids des stéréotypes qu’il charrie, il n’en est rien dans cette exposition organisée à l’occasion des vingt ans de la création du Groupe de Visegrad. Et ce sont justement des artistes des quatre pays de ce groupe qui sont représentés, des artistes originaires de Hongrie, de Pologne, de Slovaquie et de République tchèque.

Le folklore est généralement associé à l’idée de tradition, de terroir, de coutumes populaires. Or les objets exposés au Centre tchèque sont justement – et heureusement – dépouillés de tout ce qui rebute en général en la matière. Et pour cause, comme l’explique la commissaire de l’exposition, Dita Hálová :

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« Je pense que le folklore est bel et bien vivant notamment dans le travail artisanal. Nous présentons ici de jeunes designers et des étudiants qui travaillent avec différents matériaux et qui s’inspirent souvent de motifs folkloriques. C’est le point commun de tous les pays du groupe de Visegrad. Pour nous, le folklore est quelque chose de positif, de vivant, dans la façon de travailler avec les matériaux. »

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Le principe de l’exposition est donc de montrer comment les aspects traditionnels de la culture populaire peuvent être réutilisés, revitalisés et transformés pour s’intégrer dans la société actuelle. Bijoux, objets décoratifs, céramiques, tissus : tous ces objets ont été façonnés de manière à combiner pratiques d’antan et goût actuel. Le retour à une certaine forme d’authenticité dans les aspirations des gens aujourd’hui n’est d’ailleurs pas étranger à ce syncrétisme intelligent. Dita Hálová :

Photo: Centre tchèque de Prague
« La culture traditionnelle populaire travaillait de telle sorte que la plupart de ces objets étaient des objets utilitaires. Ici aussi nous présentons des choses que les gens pourraient avoir chez eux. C’est juste qu’ils sont pensés autrement, même s’ils sont faits à partir de céramique, de bois, qui sont des matériaux traditionnels. Mais ils peuvent être utilisés dans nos foyers car les jeunes designers travaillent aussi avec des éléments modernes. »

Selon les pays d’où sont issus les objets, le type d’artisanat change également, chaque culture ayant développé certains matériaux plus que d’autres. Dita Hálová :

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« Les quatre artisanats de base : la céramique, le travail du bois, le textile et le travail du feu, c’est-à-dire le verre et le fer, sont spécifiques pour tous les pays du groupe de Visegrad, mais nous en avons sélectionné quelques spécificités selon les pays. Par exemple, pour la Slovaquie, c’est le travail du bois. Pour la Pologne et la République tchèque, c’est plutôt le textile, pour la République tchèque, le verre également. Enfin, en Hongrie, c’est le textile et la céramique… »

Après Prague, cette exposition partira dans d’autres pays : elle sera à voir à Stockholm, à Bratislava et également à Berlin.