Le foot en Tchéquie en 2018, c’est fini… Vivement 2019 !

Viktoria Plzeň, photo: Foto: ČTK / Slavomír Kubeš

Encore un match - Jablonec-Slavia Prague ce lundi soir - et c’en sera fini pour le football en République tchèque en 2018. L’heure de la traditionnelle trêve hivernale a sonné après la 19e journée de la Fortuna Liga – le championnat de République tchèque - disputée ce week-end. L’heure aussi du bilan après une semaine européenne marquée par la qualification du Viktoria Plzeň et du Slavia pour les play-offs de la Ligue Europa. Une vraie performance, qu’on se le dise !

Viktoria Plzeň,  foto: ČTK / Slavomír Kubeš
A l’exception des cinq grands championnats européens (Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie et France) et du Portugal, la République tchèque sera le seul pays à posséder encore deux représentants en coupes d’Europe au printemps prochain. Cela ne lui était plus arrivé depuis la saison 2013-2014.

Certes, comme attendu dans un groupe dans lequel il figurait en compagnie du Real Madrid, de l’AS Rome et du CSKA Moscou, le Viktoria Plzeň n’est pas parvenu à se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Néanmoins, en battant la formation italienne (2-1) devant son public mercredi soir dernier, le club de Bohême de l’Ouest a terminé à la troisième place de son groupe avec un total de sept points, devant le CSKA, qu’il a devancé grâce à une meilleure différence de buts particulière. Ce classement final permet donc à Plzeň d’être reversé en Ligue Europa pour participer aux 16es de finale en février prochain. Et pour l’entraîneur du Viktoria, l’ancien sélectionneur Pavel Vrba, c’est là une vraie satisfaction :

Pavel Vrba,  photo: ČTK/Miroslav Chaloupka
« Les joueurs se sont bougés ce soir parce qu’ils avaient besoin d’une belle prime pour les cadeaux de Noël… Plus sérieusement, ils m’ont fait plaisir. Finir avec sept points dans un groupe aussi relevé et deux victoires contre des clubs comme l’AS Rome et le CSKA Moscou, c’est déjà une performance appréciable. Vous me demandez maintenant sur quel adversaire j’aimerais tomber en Ligue Europa, mais je n’ai vraiment aucune préférence. Nous ne sommes ‘que’ Plzeň et restons le petit poucet même en Ligue Europa. Nous apprécions à sa juste valeur le privilège que nous avons de pouvoir disputer de tels matchs de haut niveau. Nous serons donc ravis d’affronter et d’accueillir quel adversaire que ce soit. »

Dans une Ligue des champions, où il possédait – et de très loin – le plus petit budget parmi les trente-deux clubs en lice (environ 250 millions de couronnes – 10 millions d’euros) dans la phase de groupes cet automne, le Viktoria a fait mieux que se défendre. Présent à ce stade de la compétition pour la troisième fois de son histoire après 2011 et 2013, Plzeň a réalisé son meilleur parcours avec deux victoires et un résultat nul qui feraient presque oublier les débâcles essuyées à Rome et à domicile contre le Real (0-5 à chaque fois).

Slavia Prague - Zénith Saint-Pétersbourg,  photo: ČTK/Ondřej Deml
Ce parcours somme toute honorable donc du champion de République tchèque en titre dans la plus prestigieuse des compétitions européennes de clubs a également inspiré le Slavia Prague. Vainqueur (2-0) du Zénith Saint-Pétersbourg dans son stade d’Eden jeudi soir lors de la 6e et dernière journée de la phase de groupes de la Ligue Europa, le club de la capitale tchèque a lui aussi validé son billet pour les 16es de finale en terminant deuxième de son groupe avec un total de dix points, derrière le club russe lui aussi qualifié mais devant Bordeaux et le FC Copenhague.

Demi-finaliste de la défunte Coupe UEFA en 1996 avec la génération des Karel Poborský, Vladimír Šmicer, Radek Bejbl et autres Jan Suchopárek, autant de joueurs vice-champions d’Europe avec la sélection nationale quelques semaines plus tard lors de l’Euro en Angleterre, le Slavia Prague sera de nouveau présent sur la scène européenne au printemps pour la première fois depuis dix ans. Une décennie qui a ressemblé à une éternité, et c’est aussi pourquoi l’entraîneur pragois Jindřich Trpišovský était si fier du travail accompli après la victoire contre Saint-Pétersbourg :

Jindřich Trpišovský,  photo: ČTK/Ondřej Deml
« Je pense que c’est un grand succès. C’était un groupe difficile et notre objectif avant de débuter la compétition contre Bordeaux était d’être en position de pouvoir encore nous qualifier avant le dernier match à domicile contre Saint-Pétersbourg trois mois plus tard. C’était le cas et nous voilà maintenant qualifiés. Laisser derrière nous des équipes comme Bordeaux et Copenhague signifie aussi que les clubs tchèques ne sont pas si mauvais. Je tiens ici à féliciter Plzeň pour son parcours en Ligue des champions. Jablonec aussi a gagné à Kiev (1-0) cette semaine, c’est donc une très bonne semaine pour notre football. Il suffit de regarder les budgets de nos adversaires en coupes d’Europe. C’est un autre monde. Ce n’est pas une excuse, c’est juste une réalité. Malgré cela, les résultats démontrent que nous pouvons être compétitifs sur la scène européenne si nous faisons les choses bien. Je pense qu’ici, au Slavia, nous prendrons mieux conscience avec le temps de la performance que nous avons réalisée en nous qualifiant. »

Viktoria Plzeň - Karviná,  foto: ČTK / Slavomír Kubeš
Ce lundi, le Viktoria et le Slavia devaient connaître l’identité de leurs adversaires en Ligue Europa*. Un tirage au sort que les deux clubs pouvaient attendre sereinement. En effet, tandis que les Pragois étaient assurés de passer la trêve hivernale dans le fauteuil de leader quel que soit le résultat de son dernier déplacement à Jablonec ce lundi soir, Plzeň a achevé l’année 2018 sur une bonne note en disposant dimanche à domicile de Karviná (2-1). Cette victoire lui permet de continuer à coller aux basques du Slavia avec seulement un, deux ou quatre points de retard en fonction du résultat du dernier match du club pragois.

Derrière ce duo de tête, le Baník Ostrava, auteur d’une inattendue première moitié de saison et dont beaucoup d’observateurs se réjouissent du retour au premier plan, Jablonec, qui n’a pas démérité non plus en Ligue Europa malgré sa dernière place, le Sparta Prague, dont la crise ne cesse de s’approfondir et où Tomáš Rosický a été nommé directeur sportif ce lundi, et les Moraves de Zlín avec leur attaquant français Jean-David Beauguel (qui rejoindra le Viktoria Plzeň durant la trêve) occupent les quatre places suivantes qui, dans l’état actuel des choses, leur permettraient de participer aux play-offs au printemps prochain au terme de la saison régulière (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/gare-a-lindigestion-le-championnat-tcheque-de-foot-reprend-deja). Mais compte tenu du retard déjà accumulé par tous (14 points pour le Sparta !), il semble déjà acquis que comme lors des quatre dernières saisons, le titre de champion de République tchèque se jouera une nouvelle fois entre Plzeň et le Slavia.