Le gouvernement a adopté le projet de budget de l'Etat pour 2006
L'élaboration et l'adoption du budget de l'Etat causent toujours un problème à un gouvernement quel qu'il soit. Cette fois-ci, tous les ministres du cabinet de Jiri Paroubek ont levé la main pour le projet de budget de l'Etat 2006.
Le budget de l'Etat c'est, en général, une interminable liste de chiffres, mais nous nous efforcerons de ne pas trop vous ennuyer avec ceux-ci. D'un côté, il y a les dépenses : pour la première fois dans l'histoire de la République tchèque, elles devraient frôler les 960 milliards de couronnes (comptez environ trente couronnes pour un euro). De l'autre côté, il y a les recettes : elle n'atteindront pas 900 milliards. Pour être plus précis, car c'est un chiffre intéressant, le déficit sera, si ce projet est voté par le Parlement, de 74,4 milliards de couronnes. Ce sont 2 milliards de moins que ne le prévoyait le cabinet, mais cela reste un déficit important à un moment où l'économie tchèque traverse une période des plus heureuses avec le plus haut indice de développement de la dernière décennie. Un déficit moins important que prévu, et pourtant, le ministère des Finances, qui est l'auteur du projet, a augmenté le montant des dépenses de 50 milliards, comptant sur une hausse des recettes. Simple calcul, d'après le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, qui table sur 20 milliards provenant des Fonds de l'Union européenne et d'autres milliards de rentrées fiscales supplémentaires. Cette hausse des dépenses fera certainement plaisir aux fonctionnaires et aux retraités qui verront leurs revenus augmenter. Le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka est satisfait :
« Le budget garantit une respectable valorisation des retraites, nous comptons sur une hausse des pensions de 4,9 %. Le budget assure aussi une augmentation des salaires dans le secteur public. Elle devrait se situer autour de 4,5 %. »
La science et la recherche disposeront, aussi, de plus de moyens financiers. Les dépenses, dans ces secteurs, devraient augmenter de 10 %. Le gouvernement est donc satisfait. Reste à savoir ce qu'en penseront les députés, lors du vote du budget à la Chambre. Les premières critiques se sont déjà faites entendre. Vlastimil Tlusty, du Parti civique démocrate, première force d´opposition de droite, affirme que le gouvernement augmente artificiellement les recettes pour cacher ainsi le déficit. D'après lui, les chiffres avancés ignorent la réalité. Du côté des économistes, la critique fuse aussi. Pour eux, il vaudrait mieux utiliser les recettes supplémentaires pour combler le déficit plutôt qu'augmenter les dépenses, à un moment où l'économie du pays se porte au mieux.