Le gouvernement a posé la question de confiance aux députés
Le gouvernement du Premier ministre social-démocrate, Vladimir Spidla, a posé la question de confiance à la Chambre des députés. Il a obtenu la confiance des députés à la majorité des voix. Pourquoi avoir tenté ce pas risqué ?
Un pas risqué, en effet, car le gouvernement de la coalition gouvernementale, formée par les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les unionistes ne dispose que d'une très faible majorité à la Chambre : 101 voix sur un total de 200. Pourquoi donc tenter le diable ? Le Premier ministre, Vladimir Spidla, a donné plusieurs réponses à cette question. Tout d'abord pour redonner confiance aux ministres. Ensuite pour s'assurer de la confiance des députés, à la veille de la présentation de projets de réformes importantes. Enfin pour retrouver la confiance des citoyens, car les sondages qui révélaient que 51 % des Tchèques soutenaient leur gouvernement, au lendemain des inondations catastrophiques d'août 2001, indiquent que ces préférences ont chuté, pendant et au lendemain des élections présidentielles. Paradoxalement, l'élection du candidat de la droite, du Parti civique démocrate, Vaclav Klaus, à la fonction présidentielle, et l'échec des candidats de la coalition gouvernementale n'ont pas été l'oeuvre des deux partis formant la coalition avec les sociaux-démocrates, mais de ces derniers. En effet, la social-démocratie, pendant les trois élections du chef de l'Etat, a vécu une profonde crise interne : désunion au sein de la direction avec la lutte de différentes fractions, influence néfaste de l'ancien leader et Premier ministre à la retraite, Milos Zeman, lui-même candidat, écarté au premier tour de la seconde élection présidentielle. C'est la seconde crise que le gouvernement Spidla vit en huit mois. La première avait eu lieu, lors du vote d'un projet de loi sur l'impôt inondation. Hana Marvanova, député unioniste avait voté contre, provoquant la crise qui avait presque conduit au remaniement du gouvernement. Lors des présidentielles, ce sont certains députés sociaux-démocrates qui ont créé la discorde en ne votant pas pour le candidat gouvernemental. Crise au sein du gouvernement, crise au sein de la social-démocratie. La direction de celle-ci, en premier lieu le Premier ministre, Vladimir Spidla, compte résoudre les problèmes au congrès du parti, fin mars, bien avant le référendum de juin sur l'entrée de la Tchéquie à l'Union européenne.