Le gouvernement s’attaque à la question du logement social

Photo: Jan Beneš, ČRo

La première réunion de la commission interministérielle sur le logement social s’est tenue ce mardi. A cette occasion, la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová-Tominová a annoncé qu’un plan d’action gouvernemental relatif au logement social allait être élaboré avant la fin de cette année.

Photo: Jan Beneš,  ČRo
Selon les estimations de l’Agence pour l’intégration sociale, près de 100 000 personnes en situation de précarité habitent dans des centres d’hébergements. Ces institutions privées imposent souvent un loyer hors de prix et offrent des conditions de vie inadéquates. De plus, en accueillant des personnes qui touchent des aides sociales, ces centres entravent le système d’allocations. Rien que pour 2013, l’Etat a versé plus de 100 millions d’euros d’aides au logement.

Pour remédier à cet état des choses, le gouvernement social-démocrate et en particulier la ministre du Travail et des Affaires sociales Michaela Marksová-Tominová souhaitent mettre en place un système de logement social jusqu’alors inexistant dans le droit tchèque. Pour étudier les différentes options, une commission réunissant plusieurs ministères, des représentants des municipalités et des ONG a été créée.

Le ministre-adjoint pour le Développement régional et spécialiste sur la politique du logement et du planning territorial Petr Smrček a assuré que sa division participerait de manière active à la nouvelle commission :

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Plusieurs employés de notre ministère prendront part à ces travaux pour s’assurer que les mesures pour la mise en place du logement social, comme des investissements et des travaux de rénovation, soient efficaces et durables. »

La Plateforme pour le logement social fait partie des quelques ONG membres de la commission. Suite à la première délibération de ce mardi, la porte-parole de la plateforme, Linda Sokačová a précisé l’organisation des travaux :

« Dans le cadre de la commission, plusieurs groupes de travail seront créés pour étudier les différents aspects de la question, comme les standards du logement ou la mise en place de l’assistance sociale. Nous allons nous réunir assez souvent afin de pouvoir présenter nos conclusions avant la fin de cette année. »

Ilja Hradecký,  photo: ČT24
Selon la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová-Tominová, l’Etat pourrait assurer en partie la construction des nouveaux logements. Cette démarche serait en accord avec une proposition formulée par la Confédération tchéco-morave des syndicats l’année passée. Néanmoins, cette perspective ne fait pas l’unanimité. Ilja Hradecký, président de la fondation « Espoir » (« Naděje), qui aide les personnes sans-abris, remarque à ce propos :

« La conception du logement social doit surtout insister sur le caractère inclusif de ce logement. Cela veut dire que ces appartements doivent se trouver dans des bâtiments où des gens ordinaires habitent et non à l’écart de ces quartiers. Il faut surtout éviter de créer de nouveaux ghettos. Au lieu de construire des bâtiments entiers, il faut utiliser les appartements existants. »

Ainsi, la commission explorera les moyens dont disposent le gouvernement et les municipalités afin de motiver les propriétaires des plusieurs milliers d’appartements actuellement inoccupés à les louer à des personnes en situation de précarité. La nouvelle commission, sous la présidence de la vice-ministre, Zuzana Jentschke Stöcklová, ancienne élue municipale pour les affaires sociales, étudiera aussi les besoins spécifiques de certains groupes de population comme les personnes âgées, les familles jeunes, les personnes avec un handicap ou les personnes en situation d’exclusion sociale. Selon le scénario le plus optimiste, un système de logement social pourrait commencer à fonctionner en République tchèque à partir de l’année 2017.