Le gouvernement tchèque a adopté un nouvel ensemble de mesures d’austérité

Miroslav Kalousek et Petr Nečas, photo: CTK

Après la crise gouvernementale de la semaine dernière, le cabinet du Premier ministre Petr Nečas a conjuré les élections anticipées et a adopté l’ensemble des mesures d’austérité qu’il juge nécessaires pour réaliser son programme de responsabilité budgétaire. Cette cure d’amaigrissement radicale touchera pratiquement toutes les couches de la population.

Miroslav Kalousek et Petr Nečas,  photo: CTK
Maintenir le niveau du déficit budgétaire au cours des années 2013 et 2014 en dessous de 3 % du PIB – telle est la condition sine qua non pour le Parti civique démocrate ODS et le parti TOP 09 pour la conservation de la coalition gouvernementale actuelle. Face à la menace des élections anticipées qui lui seraient sans doute fatales, le parti Affaires publiques, troisième membre de la coalition qui voulait d’abord retirer ses ministres du gouvernement, a été contraint de modérer son attitude. Le parti récalcitrant s’est vu obligé d’accepter ces conditions qui lui étaient présentées sous la forme d’un ultimatum. Le programme d’austérité préparé par les ministres chargés des secteurs économiques a été adopté, ce mercredi, par le cabinet Petr Nečas. Le programme doit encore être approuvé par le Parlement et le Premier ministre a déjà laissé entendre qu’il ne tolérerait aucune dérogation à ce qu’il appelle une « stratégie de consolidation » :

« Soit l’accord et sa réalisation ou les élection anticipées. J’ai dit sans équivoque que ce projet gouvernemental n’a de sens qu’à la condition qu’il remplisse la stratégie de consolidation. Cette stratégie est fixée et ne peut pas être changée. Si quelqu’un ne la respecte pas, il est inutile de conserver la coalition gouvernementale même une seule heure de plus. Ce qui était valable il y a une semaine, sera valable aussi dans une semaine, dans un mois, etc., même dans le cas où quelqu’un essayerait de ne pas remplir ou de modifier ses engagements. »

Photo: freedigitalphotos
Les trois partis de coalition disposent d’une confortable majorité dans la Chambre des députés pour imposer leur politique d’austérité. Les restrictions budgétaires et les mesures fiscales préparées par le gouvernement sont en effet bien sévères. Les deux taux de la TVA augmenteront d’un point et atteindront à partir de l’année prochaine 21 % et 15 %. La revalorisation des retraites sera considérablement réduite et les revenus des personnes qui touchent plus de 100 000 couronnes par mois (4000 euros) seront imposés d’une taxe supplémentaire de 7 %. La coalition a également décidé de supprimer les plafonds pour les paiements de l’assurance maladie et l’allégement fiscal pour les retraités qui travaillent. Les revenus des personnes physiques seront, en outre, imposés d’une taxe de 20 %. L’appareil administratif de l’Etat devrait économiser 12 milliards de couronnes (480 millions d’euros). Ces mesures seront en vigueur pendant trois ans. Selon le ministre des Finances Miroslav Kalousek (TOP 09), cette politique d’austérité sera réalisée à deux niveaux. C’est au premier niveau ou, comme il le dit, « à l’étage supérieur » que seront faites les économies les plus importantes :

« Il s’agit d’une TVA plus élevée, d’une réduction massive des frais de l’administration de l’Etat et d’une baisse de la revalorisation des retraites. Quant à l’étage inférieur, il est extrêmement important du point de vue de la solidarité sociale. Cela concerne notamment l’imposition des travailleurs indépendants. »

Le programme d’austérité est rejeté par l’opposition qui déplore que la crise gouvernementale n’aboutisse pas aux élections anticipées. L’opposition et les syndicats cherchent maintenant à mobiliser la population contre ces réformes et préparent un large mouvement de protestation.