Le hooliganisme et la violence dans les stades en Tchéquie

Photo: CTK

Dans sa volonté de faire disparaître la violence des stades de football, le ministère de l'Intérieur, en collaboration avec l'ambassade de Grande-Bretagne et la Fédération tchèque de football, avait organisé, ce lundi, un séminaire abordant différents aspects d'un phénomène de société, le hooliganisme, qui ronge la Tchéquie comme bien d'autres pays européens.

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En matière de football, les Anglais ont pratiquement tout inventé. Ce qu'il y a de mieux, avec la rédaction du premier réglement, la fondation du premier club et de la première fédération, ou encore l'organisation de la première compétition ; mais aussi ce qu'il y a de pire, avec l'apparition du hooliganisme. Dans sa forme « moderne », ce phénomène de violence autour des matches de football existe depuis les années 1960. Ce n'est pourtant que le 29 mai 1985, à l'occasion du drame du Heysel, à Bruxelles, que ces supporteurs avides de bagarres et de provocation apparaissent véritablement au grand jour. Ce jour-là, trente-neuf personnes trouvent la mort, en direct, dans les tribunes du stade sous les yeux de l'Europe entière rivée devant les écrans de télévision. Depuis, si ces actes de barbarie sont bien restés gravés dans la mémoire collective, ils ont aussi entraîné une fascination grandissante auprès de certains supporteurs de football un peu partout sur le Vieux continent.

Même si le hooliganisme n'y est véritablement apparu qu'après l'ouverture des frontières en 1989, la République tchèque n'a pas fait exception à la règle. Aujourd'hui, la plupart des principaux clubs de football de première division possèdent une frange de supporteurs plus ou moins violents. Généralement, et à la différence, notamment, des hooligans britanniques, référence en la matière, il s'agit de jeunes gens âgés de 15 à 25 ans, pas forcément intéressés par le football et dont les opinions se rapportent presque exclusivement à celles de l'extrême-droite. Xénophobes et ultra-violents, donc, les hooligans tchèques passent aussi bien à l'acte à l'intérieur qu'à l'extérieur des stades. Et, comme l'ont remarqué les divers responsables présents au séminaire organisé par le ministère de l'Intérieur, si leur comportement est facilité par la législation tchèque, mal adaptée, à l'heure actuelle, aux débordements des supporteurs, il l'est aussi par le manque de coopération et de communication existant entre l'organisateur du match, le club, et la police. Jan Obst, président de la Fédération tchèque de football, acquiesce :

« Je pense que ces deux constatations sont vraies. D'un côté, dans certains domaines, nous avons vraiment besoin de modifier la législation, et ce que ce soit, par exemple, en matière de code pénal ou de lutte contre l'alcoolisme. D'un autre côté, il est également vrai que certains clubs ne se montrent pas toujours capables d'utiliser au mieux la coopération non seulement avec la police, mais aussi les représentants de la ville ou les mesures que la législation actuelle met à leur disposition. »

Le hooliganisme, la violence dans et autour des stades en Tchéquie feront bientôt l'objet d'un traitement plus approfondi dans notre nouvelle émission « Le sport en Tchéquie », qui sera désormais diffusée chaque lundi.