Le Liechtenstein tend la main à la Tchéquie
Tableaux, statues, mobilier d’époque et porcelaine fine de la première moitié du XIXe siècle – voilà ce que les visiteurs du Manège du Palais Wallenstein à Prague peuvent voir à partir de ce jeudi. La majorité de ces objets précieux fait partie des collections de la famille princière de Liechtenstein. L’exposition n’a pas cependant qu’une valeur artistique, elle est aussi un signe du rapprochement entre la Principauté de Liechtenstein et la République tchèque.
L’année dernière déjà Hans Adam II a déclaré que sa famille n’envisageait pas de prendre une initiative pour recouvrer ses biens en Tchéquie, sans cacher cependant que le Liechtenstein aimerait bien reprendre la possession de ses anciennes propriétés et y investir des sommes importantes.
Outre la signification politique, l’exposition placée sous le haut patronage du premier ministre tchèque Jan Fischer et du chef du Sénat Přemysl Sobotka a aussi une importante dimension artistique et culturelle. Elle réunit notamment une excellente collection de portraits, de paysages et de tableaux de genre signés par les meilleurs peintres viennois de la première moitié du XIXe siècle dont Heinrich Füger, Friedrich Amerling, Peter Fendi ou Ferdinand Georg Waldmüller. Selon le conservateur du Musée des Arts et des Métiers de Prague Radim Vondráček, leurs oeuvres illustrent bien le passage entre le classicisme et le nouveau style qu’était le biedermeier :« En ce qui me concerne, j’admire certains petits portraits de Friedrich Amerling qui a peint les petites princesses de Liechtenstein, filles d’Alois II. De même les aquarelles ou les petites peintures à l’huile de Peter Fendi se classent parmi les oeuvres qui n’impressionnent pas le spectateur par leurs dimensions, ce ne sont pas des oeuvres représentatives, mais au contraire des tableaux très intimistes qui témoignent que le biedermeier a apporté une nouvelle atmosphère. Aux grands gestes et poses représentatives le biedermeier préférait le monde naturel et normal de l’homme. » Et Radim Vondráček de souligner que cette exposition démontre d’une très belle façon une certaine dualité des œuvres créées à l’époque pour une des plus grandes familles aristocratiques d’Europe. D’une part des portraits officiels monumentaux et d’autres part des esquisses intimistes saisissant la vie quotidiennes des petites princesses au château de Lednice, l’un des châteaux confisqués aux Liechtenstein après la Deuxième Guerre mondiale.