Le ministère de l'Environnement donne son feu vert à la construction d'un dépôt provisoire de déchets nucléaires à Temelin
Le ministère de l'Environnement a donné son feu vert à la construction d'un dépôt provisoire de déchets nucléaires à Temelin, à proximité de la centrale nucléaire qui est déjà l'objet d'âpres débats, aux niveaux national et international.
Dans son rapport, le ministère de l'Environnement estime que les infrastructures prévues sont suffisantes pour bloquer les radiations ionisantes, et que leur mise en place n'aura pas d'effet négatif sur la santé des habitants ainsi que sur l'environnement. La méthode de stockage des déchets radioactifs, sera, toujours d'après ce que l'on peut conclure du document du ministère, avantageux et optimal.
Ce n'est pas du tout l'avis des activistes anti-Temelin, qui regrettent que le ministre Ambrozek n'ait pas tenu compte de leurs réserves. « La démarche du ministère est très loin de ce à quoi on peut s'attendre dans une démocratie », affirme Dana Kuchtova, qui représente l'association écologique Jihoceska matka - La mère du sud de la Bohême en français - l'une des organisations les plus actives du côté tchèque de la frontière. Dana Kuchtova regrette également que le problème du contenant n'ait pas encore été abordé. Aucune précision n'a en effet été apportée quant au type de containers dans lesquels seront enfermés les déchets radioactifs. Du côté autrichien, les pourfendeurs de l'atome mènent depuis longtemps une campagne active contre la politique nucléaire tchèque, et l'annonce de la construction de ce dépôt va sans doute provoquer de multiples réactions.
Alors qu'entend-on exactement par « dépôt provisoire de déchets nucléaires » ? Il s'agit d'un dépôt où pourront être entreposées jusqu'à 1370 tonnes de déchets radioactifs, une quantité que pourraient produire les deux blocs de la centrale de Temelin en une trentaine d'année. Pour l'instant, les déchets sont entreposés dans la piscine de stockage, sous le réacteur, où ils sont censés perdre progressivement de leur chaleur et de leur radioactivité. Si la Commission européenne donne son aval au projet, le nouveau dépot provisoire pourrait être mis en service en 2014, pour une durée d'environ soixante ans. Le même genre de dépôt, d'une dimension plus réduite que celui prévu à Temelin, est déjà utilisé depuis 1995 sur le site de la centrale nucléaire de Dukovany, en Moravie.