Le ministre Kocáb au coeur d'une polémique à cause de l'affaire des squatteurs

La rue Truhlářská, photo: CTK

Après l’évacuation forcée du squat Milada mardi 30 juin dernier, le ministre des droits de l’homme Michael Kocáb était intervenu pour proposer une solution rapide aux squatteurs. La solution a été acceptée, mais les polémiques se multiplient dans le monde politique sur l’intervention du ministre dans une affaire qui n’est pas du ressort de son ministère, ainsi que sur les intentions du nouveau bienfaiteur des squatteurs, l’entrepreneur Petr Svinka.

La rue Truhlářská,  photo: CTK
C’est au numéro 11 de la rue Truhlářska, dans le premier arrondissement de Prague, à proximité de la place de la République, que les squatteurs ont trouvé refuge, grâce à la proposition de Petr Svinka, propriétaire des lieux, qui leur laisse l’usage de trois appartements pour la somme symbolique de 1 couronne. « Teta Milada » est la porte-parole des squatteurs :

« Nous ne considérons pas ces locaux comme une compensation au Milada. Nos objectifs sont de continuer à fonder de nouveaux espaces autonomes, ce que ne sont pas ces locaux de la rue Truhlářska. Nous avons reçu ces locaux comme un produit subsidiaire pour les squatteurs. Nous avons décidé d’accepter ces locaux et de les utiliser d’une façon subversive. En même temps, nous voulons rencontrer les voisins et les voisines et nous entendre avec eux sur notre fonctionnement commun dans ces locaux. »

Petr Svinka et Jan Němec,  photo: CTK
Les squatteurs n’ont donc pas l’intention d’habiter les lieux mais leur venue inquiète les riverains et les autres habitants de l’immeuble, qui considèrent que l’offre faite par Petr Svinka est une ruse pour les pousser à quitter leur logement, comme l’a exposé l’un d’entre eux à la télévision tchèque :

« Ils veulent détruire cet immeuble, et beaucoup de locataires sont déjà partis sous la pression. Certains sont partis sans aucun dédommagement seulement parce qu’ils ont eu peur et qu’ils ne voulaient plus supporter les intimidations. »

Photo: CTK
Le rôle joué par le Ministre des droits de l’homme Michael Kocáb a également été largement commenté. Son intervention étant considérée comme une initiative privée, le chef du gouvernement Jan Fischer a tenu à prendre ses distances sur cette affaire tandis que les critiques fusent, comme celle du vice-président du KDU-CSL du premier arrondissement de Prague, Petr Burgr, qui ironise sur le fait que des familles ont ou vont quitter leur logement à cause du ministre des droits de l’Homme. Un conseiller municipal de la ville de Prague a également demandé à ce que Kocáb paie lui-même les frais des relogements alors que la Mairie a annoncé qu’elle aiderait les anciens locataires de Petr Svinka.

De leur côté, les squatteurs sont retournés avant-hier sur le site de l’ancien squat Milada, au nord de la capitale, dans le quartier d’Holesovice, pour protester contre l’aggravation de la situation de la ‘culture squat’ et de ses espaces culturels autonomes.